Rachida Dati se verrait bien maire de Paris

A droite aussi, les appétits pour Paris s'aiguisent.

«Maire de Paris ? C’est le mandat de rêve», pour Rachida Dati.
«Maire de Paris ? C’est le mandat de rêve», pour Rachida Dati. LP/ OLIVIER CORSAN

    Voilà une confidence qui fera dresser l'oreille à certains : «Maire de Paris ? C'est le mandat de rêve. Tout le monde connaît Paris. Personnellement, je préférerais mille fois cela à un portefeuille de ministre.» L'auteur de cette déclaration d'amour... ou de candidature ? Rachida Dati. Et de confier à un proche en privé : «Paris, si j'y vais, je gagne.»

    L'intérêt de la maire LR du VIIe arrondissement — également députée européenne — pour la capitale n'est, certes, pas nouveau. Elle en rêvait déjà en 2014 et avait proposé à Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate issue de la primaire UMP dans la capitale, de former un «ticket» avec elle. Après la fin de non- recevoir de l'intéressée, les deux femmes s'étaient brouillées.

    Mais aujourd'hui, Rachida Dati se sent pousser des ailes. Car depuis sa défaite aux législatives à Paris, NKM s'est mise en retrait de la politique, abandonnant la présidence du groupe LR (mais pas son siège) au Conseil de Paris. Elle a donné des cours à Polytechnique, son école d'origine, et cherche un emploi dans le privé. Mais «Nathalie n'a renoncé à rien, sinon elle n'aurait pas conservé son poste au Conseil de Paris», temporise un ami.

    D'autres noms circulent à droite

    NKM, secouée par son échec de juin dernier, se donnerait le temps de la réflexion. Quant à Dati, si elle n'en est pas encore à avancer ses pions, elle songerait déjà à une stratégie. «Mais elle ne se lancera qu'à une condition, précise un proche : être assurée de disposer d'une super équipe, faisant bloc autour de la tête de liste.» Or, l'unité est traditionnellement ce qui manque le plus à la droite parisienne.

    Sur qui pourrait compter la maire du VIIe en cas de candidature ? Selon son entourage, elle s'entend bien avec Florence Berthoud, maire du Ve et chef de file LR au Conseil de Paris, avec Brigitte Kuster, l'ancienne maire du XVIIe, élue députée en juin, et avec Jean-Pierre Lecoq et Delphine Bürkli (respectivement maires LR des VIe et IXe arrondissements). «Et même, depuis peu, avec le député du XVIe, Claude Goasguen», ajoute-t-on. De là à en faire une équipe de campagne, il y a un (grand) pas que ne franchit pour l'heure aucun des intéressés. Tandis que ses détracteurs affûtent déjà leurs arguments. «Rachida Dati championne LR en 2020, c'est une plaisanterie ? Au Conseil de Paris elle a toujours joué perso, et ne payait même pas ses cotisations au groupe», tacle une figure parisienne.

    Reste que d'autres noms circulent à droite, comme celui de Delphine Bürkli, étoile montante LR. Quant au conseiller LR et député du XVIIIe arrondissement, Pierre-Yves Bournazel, déjà candidat à la primaire de la droite pour Paris en 2013 (et ancien collaborateur de Dati au ministère de la Justice), il s'intéresse aussi à la mairie et se verrait bien en «Delanoë de la droite modérée». «Depuis Chirac, je suis le seul à avoir remporté une circonscription sur la gauche», relève-t-il. Mais ses détracteurs sont légion. Une figure des Républicains ricane : «Bournazel candidat ? Il y a en a qui deviennent un peu fous !»