Macron installe une commission d’experts sur les «1000 premiers jours » de l’enfant

L’objectif est d’améliorer l’accompagnement des parents dans ces premiers jours cruciaux pour la vie future de ces enfants.

 De nombreux thèmes seront abordés par cette commission comme la nutrition, les modes de garde, la place du père...
De nombreux thèmes seront abordés par cette commission comme la nutrition, les modes de garde, la place du père... LP/Aurélie Ladet

    Emmanuel Macron souhaite réfléchir à l'amélioration de l'accompagnement des «mille premiers jours de l'enfants », une période fondatrice dans le développement des tout-petits. Pour cela il a mis en place jeudi à l'Elysée une commission d'experts à ce sujet, présidée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik.

    « 90% se joue avant trois ans, et plus on est dans un milieu difficile, plus on se retrouve à organiser difficilement ces mille premiers jours », a déclaré le chef de l'Etat en ouverture d'un temps d'échange avec les membres de la commission et des familles. « Il faut répondre à l'appel de parents parfois démunis, terrorisés », a ajouté le chef de l'Etat.

    Quatre thèmes prioritaires

    D'ici fin janvier, la commission devra se pencher sur l'amélioration de la prise en charge des 1 000 premiers jours, une période qui va de la conception aux deux ans de l'enfant, avec quatre priorités.

    D'abord, la santé publique. L'objectif est d'arriver arriver à un « consensus » pour rendre les conseils aux parents de jeunes enfants accessibles à tous. La commission doit aussi élaborer un nouveau « parcours parents », actuellement plutôt axé sur la période prénatale.

    Enfin, elle devra aussi se pencher sur les congés accordés aux parents, et le fonctionnement des modes de garde, un chantier à plus long terme.

    Parmi les thèmes abordés, il sera question de nutrition, d'allaitement, des enfants face aux écrans, des violences environnementales, de la place du père, du burn-out parental, de la vaccination...

    « Un enfant sur trois est aujourd'hui mal parti »

    Selon le gouvernement, un parent sur deux déclare ne pas s'en sortir pour élever son jeune enfant et 25% de ceux qui assurent eux-mêmes la garde de leur enfant ne le font pas par choix.

    « L'enjeu, c'est l'épanouissement individuel dans une société plus égalitaire », a présenté Boris Cyrulnik. Pour le pédopsychiatre, un enfant sur trois est aujourd'hui « mal parti » dans la vie.« Le plus souvent c'est dû à l'isolation de la mère, du bébé, à la violence conjugale dont on sous-estime l'impact biologique, ou la précarité sociale », explique-t-il.

    « Tout n'est pas joué au bout de ces mille jours, a relativisé Emmanuel Macron. Mais tout ce qu'on va faire pour que ces mille jours se passent bien sera une oeuvre pour toute la société. »

    Le président a estimé que ce travail conduirait l'État à «investir », même si aucun montant n'a été évoqué pour le moment.