Mille cafés bientôt ouverts dans les villages ruraux

Le groupe associatif SOS lance ce jeudi avec l’appui du gouvernement une opération destinée à lutter contre la fracture territoriale. Cette fois, pas d’école ou de poste, mais un bistrot !

 L’initiative vise à permettre l’ouverture de mille cafés dans les communes rurales de moins de 3 500 habitants (Illustration).
L’initiative vise à permettre l’ouverture de mille cafés dans les communes rurales de moins de 3 500 habitants (Illustration). LP/Arnaud Journois.

    « Un con qui avance va toujours plus loin que trois intellectuels qui parlent assis ». C'est ainsi que Jean-Marc Borello, président du groupe associatif d'économie sociale et solidaire « SOS » résume le projet du groupe, lancé ce jeudi. L'initiative vise à permettre l'ouverture de mille cafés dans les communes rurales de moins de 3 500 habitants. Ou d'empêcher leur fermeture. Objectif : revivifier ces lieux de convivialité essentiels en remettant non pas l'église, mais le bar au centre du village!

    L'opération « 1 000 cafés » a reçu le soutien du gouvernement, via l'Agenda Rural, une série de 200 mesures lancées après le Grand débat du printemps par l'exécutif pour revitaliser les campagnes. SOS a rassemblé entre 150 et 200 millions d'euros pour investir dans le programme.

    Pour Borello, un intime du président Macron, ce projet est une réponse à l'une des préoccupations principales du mouvement des Gilets Jaunes, celle d'une « fracture territoriale » grandissante, et de la disparition du lien social dans les déserts ruraux.

    Jusqu'à fin 2021 pour participer à l'opération

    Aux yeux de Chloé Brillon, directrice du projet, ces bistrots devront dans l'idéal proposer des services qui ne sont plus assurés dans la commune — dépôt de pain, épicerie avec produits locaux, relais de poste… —, et des ordinateurs pour réduire la fracture numérique.

    Un mail sera envoyé ce jeudi à tous les maires de villages de moins de 3 500 habitants, pour les inviter à candidater à l'ouverture d'un de ces établissements. Seules contraintes : ne pas déjà disposer d'un café dans la commune, à moins qu'il ne soit menacé de fermeture ; disposer d'un local adapté. Les élus intéressés ont jusqu'à fin 2021 pour participer à l'opération.

    «Ce ne sera pas une franchise, ni une marque»

    En ce qui concerne les gérants des futurs cafés ruraux, le groupe demande qu'ils soient deux à postuler, mais n'exige pas d'expérience dans le secteur de la restauration. Ces binômes seront ensuite mis en contact avec les municipalités désireuses d'accueillir un café.

    Le groupe SOS prendra en compte tous les frais nécessaires à l'ouverture et la mise aux normes du bar, ainsi que les salaires des gérants. Il promet également de faciliter auprès du gouvernement la levée des freins réglementaires pour l'attribution des licences IV permettant de servir de l'alcool.

    « Ce ne sera pas une franchise, ni une marque », a insisté Jean-Marc Borello, ajoutant que « les habitants définiront le lieu, la déco, le nom, et surtout à quoi va servir le bistro ».