Santé : l'exercice physique bientôt remboursé par la Sécu ?

Santé : l'exercice physique bientôt remboursé par la Sécu ?

    Le sport, c'est bon pour la santé... et donc indirectement pour la Sécu. Dans un rapport de l'Académie de médecine révélé ce vendredi par Le Figaro, le Dr Jacques Bazex, propose ainsi d'inclure l'activité physique de façon adaptée dans le cadre des prescriptions médicales prises en charge par la Sécurité sociale. Une dépense qui serait rapidement compensée par l'amélioration de l'état des patients, et une réduction automatique de la consommation de médicaments.

    Le sport, un médicament fantastique

    Pour le docteur Bazex, le sport doit ainsi «faire partie des prescriptions au cabinet médical, au même titre que les antibiotiques, l'aspirine ou les antidépresseurs». «En favorisant l'oxygénation des tissus, le sport améliore la fonction cardiovasculaire et pulmonaire, les muscles, le squelette, le système nerveux, le cerveau et les supports de l'immunité», énumère-t-il dans son rapport. Bénéfique à court terme sur le sommeil et le stress, le sport, régulièrement pratiqué, est thérapeutiquement efficace contre l'hypertension artérielle et dans la prévention du diabète et des maladies cardio-vasculaires.

    Le sport peut donc sauver des vies, dans un monde où la sédentarité est responsable d'un décès sur dix selon l'Organisation mondiale de la santé. Le Figaro cite d'ailleurs une étude publiée en 2007 montrant qu'un sport d'intensité modérée, pratiqué au moins trois heures par semaine, réduit le risque de mortalité de l'ordre de 30 %.

    Des ordonnances adaptées, la Sécu soulagée

    Comment faire concrètement débarquer le sport dans les ordonnances ? En tenant compte de la pathologie et de l'état du patient, et en choisissant un sport adapté, répond l'Académie :  «Sur l'ordonnance devra figurer le détail des activités physiques: nature du sport, intensité, durée et fréquence des séances, suivi et contrôles médicaux à observer». Et, à un niveau purement comptable, le retour sur investissement est important car le manque d'activité est à l'origine de diverses pathologies ruineuses pour les caisses de santé. En finançant à hauteur de 150 euros une activité physique ou sportive adaptée à 10 % des patients souffrant de cancer, de diabète ou d'insuffisance respiratoire chronique, la Sécu économiserait plus de 56 millions d'euros par an, estime l'Imaps, une société dédiée au sport-santé.

    La mesure est d'autant plus urgente que les Français font peu de sport, estime l'Académie, qui préconise, en plus d'une sensibilisation des médecins au sport thérapeutique, un changement des habitudes dès le plus jeune âge. Dans une étude de l'Inpes, 42 % des personnes interrogées ont déclaré moins de dix minutes d'activité dans la semaine précédant l'enquête.

    Le ministère intéressé

    Le ministère de la Santé, qui doit bientôt dévoiler son plan en faveur de l'activité physique, a déjà fait part de son intérêt pour l'encouragement de l'activité physique lors d'un colloque organisé en septembre au Comité National Olympique et Sportif (CNOSF). Valérie Fourneyron, ministre des Sports et médecin du sport, avait alors vanté la pertinence des « certificats d'indication », plutôt que des certificats de « non contre-indication » à la pratique sportive.  Alain Calmat, président de la commission médicale du CNOSF et ancien ministre des Sports, avait alors milité pour la création d'une sorte de «Vidal des disciplines sportives».