Puy-de-Dôme : un maire s’agace des plaintes d’habitants concernant les déjections d’abeilles

L’élu de Pignols, une commune rurale d’environ 300 habitants, est en colère contre « le comportement et l’évolution de la mentalité de certains de nos concitoyens ».

 Des habitants se plaignent des déjections d’abeilles, qui peuvent tacher des installations dans les jardins
Des habitants se plaignent des déjections d’abeilles, qui peuvent tacher des installations dans les jardins LP/Olivier Boitet

    Après le chant du coq, les déjections d'abeilles. Le maire de Pignols (Puy-de-Dôme), Christophe Georges, a poussé un gros coup de gueule sur Facebook dimanche soir. En cause ? De nombreuses plaintes d'habitants qu'il a dit avoir reçues, concernant les déjections d'abeilles d'une ruche installée dans la commune, et trop nombreuses à leur goût…

    Pignols est « une commune à caractère rural dont l'activité d'origine était simplement agricole et qui accueille depuis quelques années de nouveaux habitants », pose le maire, agriculteur de profession. Sauf que des habitants se sont plaints des abeilles qui butinent dans les ruches d'un couple d'apiculteurs récemment arrivé. Ils se sont emportés contre les déjections de ces insectes, qui peuvent former des petites billes jaunes ou noires. Et salir ainsi leur linge ou des installations dans leurs jardins.

    Impressionnant, stupéfait !!! Étant maire de ma commune et fatigué de porter cette fonction à cause du comportement et...

    Gepostet von Christophe Georges am Sonntag, 21. Juli 2019

    Selon le maire, le profil de ces nouveaux arrivants est incompatible avec la vie à la campagne ou dans le monde rural. « Avec les collègues agriculteurs, quand on fait des traitements dans nos parcelles, on arrive régulièrement à des complaintes de gens qui nous reprochent de faire ce type d'activité! On a même eu des personnes qui se plaignaient de bruits la nuit en période estivale pour la récolte de certains fourrages ou céréales! », s'est-il agacé auprès de France Bleu.

    Le couple d'apiculteurs en recherche de solutions

    Toujours sur Facebook, le couple d'apiculteurs mis en cause a voulu calmer le jeu, tout en remerciant les internautes et les habitants « pour vos messages de soutien pour nous et nos abeilles ». « Les élever et vivre de l'apiculture est devenu très difficile, surtout une année comme celle-ci », soulignent-ils, tout en reconnaissant que « le manque de pluie » a pu rendre les déjections de leurs abeilles « plus tenaces » cette année.

    « On a sollicité la mairie pour chercher des solutions, en l'occurrence un emplacement supplémentaire », nous indique ce mardi le couple, à qui le maire a « exprimé sa lassitude ». En 2015, une affaire similaire avait semé la zizanie dans un petit village de l'Oise, Giraumont, au point que des ruches avaient été vandalisées.

    Et ces histoires de déjections d'abeilles rappellent les conflits qui opposent ces derniers mois des propriétaires de coqs avec des habitants qui se plaignent de leurs chants matinaux. Sur l'île d'Oléron, « Maurice » saura le 5 septembre si la justice lui ordonne de se taire.

    Quant au couple d'apiculteurs du Puy-de-Dôme, il ne demande qu'une chose : « contribuer positivement à la vie de ce bien joli village et surtout pas être une source de conflits. »