La zone euro retombe en récession, en plein débat sur l'austérité

Une récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs. Après le déclenchement de la crise financière de 2008, la zone euro était tombée en récession, avant de renouer avec la croissance au troisième trimestre 2009.
Une récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs. Après le déclenchement de la crise financière de 2008, la zone euro était tombée en récession, avant de renouer avec la croissance au troisième trimestre 2009.

Temps de lecture : 3 min

La zone euro est entrée en récession au troisième trimestre pour la deuxième fois en trois ans, nouveau signe de la dégradation de l'économie en Europe au moment où la contestation monte contre l'austérité, accusée d'être responsable de l'aggravation de la crise.

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Le Produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 0,1% au 3e trimestre, après s'être déjà replié de 0,2% au trimestre précédent, selon une première estimation jeudi de l'office européen de statistiques, Eurostat.

Une récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs. Après le déclenchement de la crise financière de 2008, la zone euro était tombée en récession, avant de renouer avec la croissance au troisième trimestre 2009.

Le retour en récession de la zone euro n'est guère une surprise, compte tenu de la violence de la crise de la dette. Mais l'austérité imposée pour tenter d'y mettre fin semble également en cause.

Du Fonds monétaire international (FMI) à l'Institut de la finance internationale (IIF) --le représentant des 400 plus grandes banques mondiales-- en passant par la rue, les voix s'élèvent pour dénoncer les effets pervers des mesures drastiques de réduction des dépenses budgétaires.

Début octobre, le FMI avait reconnu avoir sous-estimé l'impact sur la croissance des plans d'austérité dans les pays européens sous assistance financière comme la Grèce.

Devant un parterre de banquiers grecs, le patron de l'IIF, l'Américain Charles Dallara, a estimé mercredi que "l'austérité seule condamne non seulement la Grèce, mais l'intégralité de l'Europe à la probabilité d'une ère douloureuse".

Il s'exprimait en pleine journée d'action européenne contre l'austérité, marquée par des heurts notamment en Espagne, au Portugal et en Italie, trois pays sévèrement touchés par la crise.

Les chiffres publiés jeudi "confirment que l'économie de la zone euro a un besoin criant de relance macroéconomique", estime Martin Van Vliet, d'ING.

"Les responsables politiques semblant peu enclins à envisager une approche coordonnée pour revenir sur l'austérité budgétaire, la relance monétaire et une monnaie plus faible pourraient être nécessaires pour remettre la zone euro sur la voie d'une croissance durable", souligne-t-il.

Sur un an, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une baisse de 0,6% au troisième trimestre, contre -0,4% au trimestre précédent.

Les chiffres d'Eurostat mettent en évidence que la résistance de l'Allemagne et de la France, qui ont vu leur activité progresser de 0,2%, n'a pas empêché la zone euro de tomber en récession, souligne Howard Archer, chef économiste pour l'institut IHS.

Au même moment, l'Italie et l'Espagne sont restées en récession, avec un recul du PIB de 0,2% et de 0,3%, et l'Autriche et les Pays-Bas ont vu leur activité se contracter de 0,1% et de 1,1%, après des progressions au deuxième trimestre.

"La vague de récession qui touche les pays du Sud commence à contaminer ceux du noyau dur" (les plus solides de la zone euro), estime l'économiste d'ING.

L'horizon a peu de chances de s'éclaircir à court terme, la plupart des économistes tablant sur un maintien de la zone euro en récession au quatrième trimestre, voire une aggravation de la situation.

A l'échelle de l'UE, le PIB a progressé de 0,1% au troisième trimestre, après une baisse de 0,2% au trimestre précédent. Les 27 pays européens pris dans leur ensemble ne sont donc pas entrés en récession. Mais l'Europe reste à la traîne face aux Etats-Unis et dans une moindre mesure au Japon, qui ont enregistré des PIB en hausse de 2,3% et de 0,2% au troisième trimestre.