Le mystère des 200 000 professeurs fantômes !

Selon la fondation Ifrap, près de 200 000 enseignants sont sous-employés ou aux abonnés absents. Au moment où on veut en embaucher 10 000 supplémentaires !

Par Émilie Trévert

Des bacheliers résidents dans des quartiers difficiles ou issus de milieux sociaux defavorisés suivent un stage intensif de préparation aux études supérieures sur le campus de l'École polytechnique.
Des bacheliers résidents dans des quartiers difficiles ou issus de milieux sociaux defavorisés suivent un stage intensif de préparation aux études supérieures sur le campus de l'École polytechnique. © Jobard/Sipa

Temps de lecture : 2 min

Comble de l'ironie : c'est un ancien ministre de l'Éducation nationale qui a mis le doigt sur le problème. "Nous sommes des dizaines de milliers d'enseignants à être dans le même cas !" se défendait (bien mal) Luc Ferry, en juin 2011, à la suite d'un article du Canard enchaîné l'accusant d'avoir un ­"emploi fictif". Son cas ? Il était alors "déchargé de service public". En clair, l'agrégé de philo, qui officiait pour le compte de Matignon, n'assurait plus ses cours à l'université Paris-Diderot, mais continuait à percevoir le confortable traitement qui allait avec... Des dizaines de milliers d'enseignants seraient ainsi détachés de leurs fonctions et se retrouveraient donc ailleurs que devant des élèves ? En "balançant" ses chers collègues, Ferry a dévoilé au grand public une situation taboue et largement méconnue. En 2012, 92 439 enseignants (sur un total de 837 000) n'étaient pas chargés d'une classe (40 177 dans le second degré et 52 262 dans le premier degré).

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125 000 personnes ont disparu des écrans radars !

Attention, ces profs ne sont pas pour autant en "vacances" ! La majorité (47 887) sont remplaçants - parfois inemployés, il est vrai, une partie de l'année -, d'autres sont documentalistes, directeurs d'école ou affectés à la scolarisation (individuelle ou en petits groupes) de publics spécifiques... À ces 92 439 enseignants qui ne gèrent pas une classe entière à temps plein l'Ifrap ajoute un autre contingent : 125 000 personnes (pour la plupart enseignantes) auraient disparu des écrans radars de l'Éducation nationale. Ces effectifs ne sont plus en fonction dans le ministère, certes, mais ils restent gérés par celui-ci, comme le détaille un tableau du rapport sur l'état de la fonction publique. Dernière incongruité : le taux d'absence des remplaçants bat des records, ces profs étant plus souvent absents que les titulaires qu'ils doivent suppléer !

À retrouver l'intégralité de l'article dans Le Point en kiosque dès le jeudi matin :





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Commentaires (109)

  • Viviane M

    Les 125 000 ne sont pas payés mais toujours gérés dans des listes. Cela ne nous coûte pas un centime.

    En 2012, 92 439 enseignants (sur un total de 837 000) n'étaient pas chargés d'une classe. OK allons plus loin.
    La majorité (47 887) sont remplaçants - parfois inemployés, il est vrai, une partie de l'année -, d'autres sont documentalistes, directeurs d'école ou affectés à la scolarisation (individuelle ou en petits groupes) de publics spécifiques...
    Il y en environ 44 500 que l'ont compte à tort comme enseignants à cause de leur qualification alors qu'ils font autre chose. Il faut des documentalistes, des CPE, des directeurs d'écoles et il ne faut pas les compter comme enseignants si nous voulons pouvoir nous comparer aux standards internationaux.
    Le taux d'emploi des remplaçants est une vraie questions. La cour des comptes recommande une organisation plus flexible des établissements scolaires. Mais, il n'y a aucun scandale juste un mode de comptage qui manque de logique.

  • blackhandrr

    Vous oubliez ses fonctionnaires : professeurs, instituteurs, infirmiers qui deviennent des élus et qui même si ils perçoivent leurs salaires sont détachés de leur emploi... De ces élus vous trouvez des enseignants qui n'enseignent plus, des infirmiers qui ne soignent plus et pourtant ils sont payés pour cela.

  • Elalan

    Ah ah ah. Avant de commenter avec indignation cette info, il convient de se renseigner sur ce qu’est l’IFRAP, qui effectivement frappe fort quand ça sert son idéologie.
    Ceci dit, je suis d’accord pour dire que la place d’un enseignant est devant ses élèves. Ceux qui sont ailleurs ne sont plus des enseignants, et s’affranchissent du dur labeur d’instruction et d’éducation au détriment des pauvres péones sur le terrain au quotidien.