Qui a sifflé Hollande sur les Champs-Élysées ?

73 personnes ont été interpellées. Il s'agit de militants du FN, de membres du Printemps français et de groupuscules d'extrême droite.

Le Point

Des bonnets rouges
Des bonnets rouges "qui n'ont rien de breton" sur les Champs-Élysées le 11 novembre. © AFP / Citizenside

Temps de lecture : 2 min

Un chef de l'État sifflé et hué lors des cérémonies du 11 Novembre. Le fait est inédit ou presque. Selon Nicolas Offenstadt, dans l'émission C dans l'air, de Gaulle lui-même le fut. Mais c'était au temps de la guerre d'Algérie, quand en France flottait un parfum de guerre civile et que des généraux fomentaient un putsch à Alger. En cause à l'époque, le traumatisme de la décolonisation, des circonstances exceptionnelles donc.

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Selon Manuel Valls, les auteurs de cette manifestation, qualifiée de "factieuse" mardi matin par L'Humanité ou encore La Dépêche du Midi, sont des militants d'extrême droite. Une déclaration confirmée par plusieurs médias.

Selon une source policière citée par Le Figaro, il s'agirait en effet "d'un coup d'éclat mûrement réfléchi, programmé sur Internet". Parmi les manifestants, les policiers ont repéré des militants du Printemps français, né de la mobilisation des milieux réactionnaires contre le mariage pour tous. Rue89 a également identifié une femme blonde, Liane d'Argelier, membre fondatrice du collectif Islamisation Basta, aux côtés de Philippe Vardon. Les lecteurs du Point.fr avaient déjà pu faire connaissance avec ce militant du bloc identitaire des Alpes-Maritimes. Fondateur de Nissa rebela, un groupuscule séparatiste, il avait rejoint le Rassemblement bleu marine, avant d'être récusé par le FN. Il avait aussi été filmé en train d'entonner des chants nazis. Liane d'Argelier affirme également sur sa page Facebook être encartée à l'UMP et au Rassemblement pour la France (RPF), selon le Lab qui a épluché son profil avant que celui-ci ne soit rendu indisponible.

Des bonnets rouges qui n'ont rien de breton"

Toujours selon Le Figaro, étaient également sur les Champs-Élysées des militants du FN, dont leur chef de file à Paris, Wallerand de Saint-Just, l'avocat du Front national. Mais aussi des activistes du Renouveau français. Un mouvement qui, selon une note révélée par le quotidien, est impliqué dans "des exactions violentes", comme "l'incendie du chantier de la mosquée Arrahma de Nantes".

Et les "bonnets rouges" ? Il y en avait bien quelques-uns, mais la plupart "n'avaient rien de breton", selon ce policier cité par Le Figaro. Christian Troadec, un des porte-parole du collectif breton à l'origine des "bonnets rouges" en Bretagne, a d'ailleurs condamné la manifestation : "Ces bonnets rouges n'ont rien à voir avec notre mouvement", a affirmé le maire DVG de Carhaix (Finistère) et l'un des porte-parole du collectif Vivre, travailler et décider en Bretagne. 73 personnes ont été interpellées, 4 placées en garde à vue pour organisation de manifestation non autorisée, violences volontaires envers les forces de l'ordre ou encore pour port d'armes prohibées (une bombe lacrymogène). Le Printemps français, tout comme Marine Le Pen, a dénoncé des "arrestations arbitraires".

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Commentaires (128)

  • PSYCHE

    Indignés est un euphémisme ! La haine du juste et du vrai est déscendue dans la rue. Qui l'a initiée ? Je pose la question.

    Cordialement.
    VERDIYANT.

  • électre

    Oui, c'est vraiment détestable d'aller ficher l'identité des gens et de venir les divulguer sur la place publique. Pourquoi pas leurs adresses, tant qu'on y est ? On ressuscite la Stasi aussi ?
    Ce n'est pas cette révélation qui suffit en tout cas à transformer des huées en délit, pour l'instant ! Alors à quoi bon le faire, dès lors qu'il paraît évident que ces 75 arrestations ont été totalement arbitraires (seules deux personnes sont transférées au parquet, allez savoir... ). Pourquoi donc, si ce n'est pour faire de l'intox, encore et toujours ?
    L'allusion peu subtile à la présence de membres du FN, alors qu'on sait aujourd'hui qu'ils ont été arrêtés avant même le passage du cortège présidentiel (et les huées), est indigne de la part d'une certaine presse qui nous bassine quotidiennement de leçons d'humanisme. Comment peut-on faire croire que le 11 novembre est un jour de rassemblement si des représentants de partis qui ont le malheur de déplaire à monsieur Valls sont arrêtés sans raison avant même que la cérémonie commence et qu'ils n'aient même eu la possibilité de faire quoi que ce soit ?
    Franchement, ce n'est pas Minute qui m'inquiète aujourd'hui, mais plutôt d'autres médias bien appointés qui ne voient pas du tout où se trouve le problème dans tout cela. Sous prétexte de défendre de "bonnes causes". Mais Robespierre aussi prétendait défendre de bonnes causes.
    Tout cela, il est vrai, Tocqueville l'avait un peu anticipé : comment une démocratie apparente peut receler tous les vices d'une dictature réelle...

  • Nicolasdu57

    C'est marrant, mais lorsque des français hue "le président normal" lors de son passage en véhicule, c'est une attaque contre la république.
    Monsieur Valls se permet même de faire des déclarations tel que "Le FN n'aime pas la France"
    Ce que je trouve bizarre, c'est que lorsque notre drapeau est brulé sur les Champs-Elysées, notre marseillaise sifflée par des jeunes des banlieues, qui tiennent un discours haineux, il n'y à rien, absolument aucune réaction de la part de ce gouvernement.