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Les défaillances de très petites entreprises explosent

+ DOCUMENT - Les défaillances de sociétés de 1 ou 2 salariés ont grimpé de 30 % au troisième trimestre, selon le baromètre d’Altares. Le total des faillites reste proche de ses plus hauts historiques.

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4.861 entreprises de 1 ou 2 salariés - sans compter les auto-entrepreneurs - ont été placées en redressement ou en liquidation judiciaire au troisième trimestre 2014.

Par Guillaume de Calignon

Publié le 13 oct. 2014 à 16:24

Les très petites entreprises, celles d’un salarié ou deux, sont en train de payer la crise au prix fort. Selon le baromètre de la société Altarès, au troisième trimestre 2014 (voir document ci-dessous), ce sont les petites structures qui ont le plus souffert  : 4.861 entreprises de 1 ou 2 salariés - sans compter les auto-entrepreneurs - ont été placées en redressement ou en liquidation judiciaire, soit une hausse de 30  % par rapport à la même période de l’an passé.

Les artisans, notamment dans la construction, la réparation automobile ou encore la restauration sont très touchés. « Pour ce type d’entreprises, vu la volatilité des affaires et la fragilité des sociétés, il suffit d’une météo défavorable pour la restauration par exemple, ou d’arbitrages de la part des consommateurs à certains moments de l’année pour que les comptes tombent dans le rouge », explique Thierry Millon, responsable des études au cabinet Altares. « Une entreprise de 1ou 2 salariés doit avoir une activité qui lui permette de faire face aux charges fixes. Sinon, tout coup dur peut très vite se traduire par une défaillance ».

« L’activité tourne au ralenti »

En revanche, en excluant les structures de 1 et 2 salariés, les défaillances auraient reculé de 12 % par rapport au troisième trimestre de 2013. « Pour les PME, la situation est moins inconfortable. Celles qui sont touchées doivent faire face à un modèle dépassé et pas seulement à une panne conjoncturelle », pointe Thierry Millon. « Nous ne sommes pas dans la configuration d’une économie qui s’effondre, même si l’activité tourne au ralenti. Les entreprises qui sont tombées n’ont pas su se réinventer. C’est le cas des meubles Fly, ou Altia, la maison-mère de Caddy qui avait d’ailleurs déjà fait l’objet d’une procédure judiciaire ».

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Autre signe encourageant, dans les activités axées sur les entreprises et non pas les consommateurs, le nombre de faillites recule. Ainsi, les défaillances dans le commerce interentreprises ont baissé de 4,6 % au troisième trimestre, dans les métiers d’information et de communication, la chute atteint 12,3 % et 8 % dans le transport routier de marchandises.

« Extrême fragilité »

Ainsi, le nombre total de défaillances en France stagne par rapport à l’année dernière, à 13.126 procédures. Cela constitue toutefois un niveau encore élevé. C’est un millier de plus qu’il y a quatre ans, par exemple. Ce qui va immanquablement se traduire dans les chiffres du chômage au cours des prochains mois. La totalité de ces défaillances met en danger 53.700 emplois, soit un millier de plus que l’an passé. Et si l’on s’intéresse sur le nombre de défaillances au cours des douze derniers mois, il reste proche de ses plus hauts de 2009. La situation reste donc très difficile pour le système productif français dans son ensemble.

D’autant que les décisions de liquidation judiciaire directe sans observation préalable ont aussi fortement progressé. Plus de 9.200 sociétés ont été immédiatement liquidées, soit 100 de plus que l’an passé et 400 supplémentaires par rapport à 2009. « Cela témoigne de l'extrême fragilité des entreprises qui se présentent aujourd’hui devant les tribunaux de commerce », insiste Thierry Millon.

Inégalités régionales

Le Limousin, la Franche-Comté et la Lorraine sont les trois régions dans lesquelles les défaillances d’entreprises ont le plus augmenté au troisième trimestre. Dans le Limousin, par exemple, elles ont grimpé de plus de 15 % par rapport à la même période de 2013. En revanche, le nombre de défaillances a reculé de 21 % en Alsace et de 14 % en Aquitaine.

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT L’intégralité de l’étude

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