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Aujourd'hui l'économie

Les Grecs aux abris

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Le bras de fer entre Athènes et ses créanciers se poursuit. Etant donné l'incertitude grandissante sur l'issue des discussions, les Grecs mettent leurs économies à l'abri.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, après son rendez-vous avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le 11 juin 2015.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, après son rendez-vous avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le 11 juin 2015. AFP PHOTO / JOHN THYS
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Chaque fois que la tension monte d'un cran, la fuite des capitaux s'amplifie en Grèce. Il a suffi que le gouvernement annonce qu'il repousse le remboursement dû au FMI à la fin juin pour ranimer les craintes des épargnants grecs et précipiter une nouvelle vague de retrait. C'est ainsi que 500 millions d'euros ont été retirés des banques la semaine dernière. Le phénomène est antérieur à l'arrivée au pouvoir d'Alexis Tsipras.

Les ménages et les entreprises ont commencé à protéger leurs économies ou leur trésorerie à partir de décembre 2014, quand le gouvernement de centre droit dirigé par Antonis Samaras a échoué à trouver un accord avec le FMI. Depuis, 30 milliards d'euros se sont envolés. C'est vrai que la victoire de Syriza en janvier a accéléré le mouvement. Les retraits hebdomadaires sont systématiquement supérieurs aux dépôts. Sans l'assistance de la BCE, les banques seraient incapables d'assumer leur rôle.

Les déposants grecs redoutent un défaut de paiement

C'est la grande peur des plus argentés. Si Athènes renonce à rembourser ses dettes faute d'accord avec ses créanciers, la mise en place d'une mesure de contrôle serait indispensable pour éviter l'effondrement complet du système bancaire. Dans ce cas, les clients seraient piégés. Le problème c'est que cette fuite des capitaux fragilise les banques et rend donc encore plus plausible le scénario du défaut de paiement. Cela dit, un contrôle des capitaux peut aussi intervenir en cas d'accord.

Tout le monde en Grèce se souvient de ce qui s'est passé à Chypre en 2013. Le gouvernement avait profité d'un week-end prolongé pour mettre en oeuvre un contrôle assorti de lourdes taxes sur tous les comptes bancaires. Choquées par ces mesures autoritaires prises chez leurs voisins, les entreprises grecques font leur maximum pour sécuriser leurs avoirs liquides. Même des membres du gouvernement Tsipras auraient, d'après la presse, transféré leurs noisettes à l'étranger.

Où est investi cet argent ?

Dans les pays considérés comme plus sûrs fiscalement et juridiquement, comme le Luxembourg pour les sommes les plus importantes. Beaucoup d'argent est aussi tout bonnement retiré du circuit, mis à l'abri dans un coffre ou sous un matelas. Et puis les ménages qui manquent de relations pour faire fructifier leurs euros à l'étranger les convertissent en biens solides. Le marché automobile est en pleine effervescence en Grèce. Les ventes ont augmenté de 43% en avril, et de 23% en mai. En décembre quand le gouvernement a dissous l'assemblée, les ventes ont été encore plus spectaculaires, les immatriculations de véhicules ont bondi de 70%.

En bref, le chiffre du jour : 9,3 milliards de dollars, c'est le montant retiré cette semaine des fonds des pays émergents. C'est le mouvement de retrait le plus massif depuis la crise financière de 2008. Explications avancées : le rebond du dollar, qui attire de plus en plus les investisseurs et les craintes sur le ralentissement des économies émergentes, c'est ce qu'a prédit cette semaine la Banque mondiale.

Uber fait de la Chine son marché prioritaire

Le numéro un mondial de la mise en relation sur Internet entre particuliers et chauffeurs va investir un milliard de dollars dans ce pays. Depuis le début de l'année, le nombre de trajets effectué via Uber double chaque mois en Chine. Ce marché pourrait dépasser celui des Etats-Unis avant la fin de l'année.

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