pornographieLe Haut Conseil à l’Egalité étrille la pornographie

Le Haut Conseil à l’Egalité s’attaque à la « pornocriminalité »

pornographieDans un rapport publié mercredi, l’institution invite le gouvernement à agir rapidement sur la question
Pornocriminalité : 90 % des vidéos pornographiques en ligne contiennent des violences
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le Haut Conseil à l’Egalité attaque frontalement l’industrie du porno. Dans un rapport publié ce mercredi, l’institution dénonce des actes « illégaux » de « torture » commis dans la « pornocriminalité », et appelle le gouvernement à agir contre un « système de massacre des femmes à but lucratif ». « Notre objectif est de choquer les consciences en décrivant crûment les pratiques de torture qui sont monnaie courante dans l’industrie pornographique. Nous parlons de pornocriminalité car ces pratiques sont illégales et tombent sous le coup de Code pénal », a indiqué Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du HCE.

« On compte 1,4 million de vidéos avec des pratiques sadiques : choking (étranglement), bukkake (des dizaines d’hommes pénètrent une femme puis éjaculent sur elle), gangbang, gagging (étouffement par fellation profonde), torture, électrocution, surprise », a commenté le HCE, qui a mené une étude sur les quatre principales plateformes pornographiques (Pornhub, XVideos, Xnxx, Xhamster). « Ce n’est pas du cinéma, ces actes ne sont pas simulés, ils sont réels, souligne Sylvie Pierre-Brossolette. Les contrats que font signer ces firmes aux femmes sont illégaux : on n’a pas le droit de tirer profit de l’exploitation du corps humain et consentir à un acte de violence sur sa propre personne. Ils servent à réduire ces femmes au silence », détaille-t-elle.

Un rapport dénoncé par les travailleurs du sexe

La moitié des garçons de 12 ans se rendent chaque mois sur ces sites, selon l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. « C’est une école des violences sexuelles : 42 % des garçons exposés au porno pensent que les filles apprécient les agressions physiques dans leurs relations sexuelles », déclare la présidente du HCE, qui ne réclame pas l’interdiction du porno, mais la lutte contre les séquences « illégales ».

Ce rapport aux propos très crus est dénoncé par les travailleurs du sexe, qui regrettent d’avoir été peu ou mal consultés. « On nous traite comme des enfants, on considère qu’on ne peut pas consentir. Or la notion de consentement, c’est ce qui permet aussi de dire non ! », a confié à France Inter l’actrice Lulla Byebye, qui a pleuré à la lecture du rapport. « Il ne s’agit pas d’une synthèse des savoirs, mais un rapport ne mobilisant QUE les travaux leur permettant d’appuyer leur abolitionnisme », a évoqué Ludi Demol Defe, chercheuse et autrice d'une thèse sur la consommation de pornographie chez les adolescents.

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