évacuationPourquoi les Hauts-de-France ne vont pas accueillir de sans-abri parisiens

Pourquoi la région Hauts-de-France est-elle exclue du dispositif de transfert des sans-abri parisiens ?

évacuationA l’approche des JO et de la coupe du monde de rugby, les sans-abri parisiens sont envoyés dans les régions, sauf dans les Hauts-de-France
Illustration de migrants à Paris.
Illustration de migrants à Paris. - Clement Tissot / SIPA
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Les Jeux olympiques approchent, la Coupe du monde de rugby aussi. Et ces deux événements sont censés attirer touristes et spectateurs du monde entier.
  • Ainsi, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter Paris pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger.
  • L’Etat a demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France, sauf dans les Hauts-de-France et en Corse.

Les Jeux olympiques approchent, la Coupe du monde de rugby aussi. Et ces deux événements sont censés attirer touristes et spectateurs du monde entier. Qui dit tourisme, dit hébergement. Ainsi, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger.

Selon le ministre du Logement, Olivier Klein, de nombreux hôteliers ne souhaitent plus accueillir ces publics précaires car ils attendent un afflux de clientèle dès l’automne prochain avec la coupe du monde rugby et à l’été 2024 pour les JO. Il l’a affirmé, début mai, à l’Assemblée nationale. Pour la députée (Modem) Maud Gatel, ce sont près de 5.000 chambres qui ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence.

« Sas d’accueil temporaires régionaux »

Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France. Toutes à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse.

Si l’exclusion de la Corse de ce dispositif peut se comprendre pour des raisons essentiellement logistiques, celle des Hauts-de-France est plus surprenante. Interrogée par 20 Minutes, la préfecture de région des Hauts-de-France justifie cette décision par « une forte pression migratoire » sur la bande littorale. « La population migrante présente sur les campements du littoral varie quotidiennement entre 300 et 500 personnes », explique-t-elle.

Ce sont ces migrants, candidats à la traversée vers la Grande-Bretagne par des moyens de fortune qui, selon la préfecture, rendent impossible l’absorbtion d’un nouvel afflux venu de l’Île-de-France. « En 2022, ce sont au total 16.243 mises à l’abri de personnes migrantes du littoral qui ont été réalisées dans les Hauts-de-France, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’année 2021. Depuis, le 1er janvier 2023, 3.606 personnes migrantes ont été mises à l’abri, en hausse de 34 % par rapport à la même période en 2022 », indique la préfecture.

« Il est vrai que notre région souffre d’une grosse pression sur les capacités d’hébergement d’urgence, mais la situation est la même partout », assure la Fondation Abbé-Pierre. Une chose est sûre : la décision d’exclure les Hauts-de-France du dispositif semble avoir été prise par le gouvernement sans concertation avec les associations qui s’occupent des sans-abri, comme la Fondation Abbé-Pierre ou encore l’Abej-Solidarité. Contactée, la Fédération des acteurs de la solidarité n’a pas donné suite.

Sujets liés