En ces temps d’inflation record, beaucoup redoutent d’aller jeter un œil à leur compte bancaire. Car malheureusement, il ne reste souvent pas grand-chose. « Au 10 du mois, c’est-à-dire après le prélèvement des dépenses contraintes sur les comptes bancaires, 31 % des Français se retrouvent avec un reste à vivre de moins de 100 euros sur leur compte en banque, dont 10 % à découvert », révèle une enquête de l’Ifop relayée par BFMTV ce jeudi.

L’étude a été réalisée du 5 au 9 mai sous la forme d’un questionnaire en ligne auprès d’un échantillon de 1.525 personnes représentatives de la population française, âgée de 18 ans et plus. Ces douze derniers mois, 58 % des sondés affirment avoir réduit leurs dépenses alimentaires par manque d’argent. C’est deux fois plus que les résultats d’une étude comparable réalisée par l’Ifop en 2007. Cette nouvelle enquête note également que 51 % des Français font le choix de « sauter des repas » de manière régulière ou occasionnelle.

Des pensées suicidaires

En outre, 41 % des personnes interrogées admettent avoir reporté certaines dépenses de santé au cours de ces douze derniers mois. Autre conséquence de cette situation inflationniste : plus d’un tiers des Français (34 %) reconnaissent « qu’il leur arrive de ne pas pouvoir payer à l’heure les charges liées à leur logement », pointe l’étude.

Cette insécurité financière entraîne de graves conséquences sur le moral des Français. L’enquête de l’Ifop alerte sur le fait que les personnes vivant avec moins de 100 euros dès le 10 du mois ont davantage de pensées suicidaires. « Certes, ces troubles psychologiques sont souvent d’origine multifactorielle mais on ne peut que constater que les plus fragiles financièrement affichent des niveaux de détresse largement supérieurs à la moyenne », explique François Kraus de l’Ifop.