Bâtir la souveraineté énergétique de la France grâce à l’hydrogène. Cet objectif, fixé par Emmanuel Macron dans le cadre du plan France Relance, sert à merveille les affaires ­d’Olivier Lombard. Cet ancien pilote automobile, plus jeune vainqueur des 24 Heures du Mans en 2011, a lancé en 2019 Hopium Machina, un projet de voiture à hydrogène made in France. Son désir de «concourir au renouveau industriel du pays» a déjà franchi une étape notable, en septembre dernier, avec la pose des premières pierres de son futur site de production près de Vernon, en Normandie.

«La fabrication des premiers modèles commencera en 2024, pour un début de commercialisation en 2025. A terme, l’usine aura une capacité de production de 20.000 véhicules par an», revendique l’ancien sportif de 31 ans, qui mûrit cet ambitieux projet depuis bientôt dix (?) ans. «J’ai découvert l’hydrogène en 2012, en participant à des essais de développement de voitures pour un laboratoire suisse. Cela a été une révélation. Je me suis dit que cette technologie révolutionnaire pourrait être installée sur des véhicules de route, limitant leur impact environnemental.»

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Autodidacte mais rare expert de l’hydrogène appliqué à l’automobile, il lance seul son projet et s’entoure d’une poignée d’ingénieurs, de designers et d’experts en software. «J’avais une vision claire dès le début : créer une berline, haut de gamme, performante et respectueuse de la mobilité durable. Mais, dans ce genre de projet, ce qui compte vraiment, c’est l’exécution, forcément sur le long terme et gourmande en capitaux.»

Pour se financer, l’entreprise se lance dès son démarrage sur le marché Euronext Access et obtient le soutien de plusieurs business angels, tels Rachid Bakhtaoui, fondateur d’EasyBourse, et Pascal Chevalier, à l’origine de Reworld Media. Elle lève 20 millions d’euros et s’endette à hauteur de 70 millions. Ces sommes colossales permettent de présenter la version Alpha 0 de la «Machina» en juin 2021 à VivaTech. Quelque 1.000 précommandes sont enregistrées à la suite du salon. «Cela montre l’attrait que génère cette voiture, poursuit Olivier Lombard, qui ne cache pas ses ambitions de développement.

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Ce premier modèle n’est qu’une vitrine de départ. Mon objectif est de rejoindre un marché plus abordable et de démocratiser l’usage du véhicule à hydrogène. J’espère que, dans moins de dix ans, nous pourrons proposer toute une gamme, grand public et moins chère.» Un impératif car la Machina, proposée à 120.000 euros, reste réservée à une élite, férue de belles carrosseries. Et d’écologie !

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