Sans surprise et en toute logique, l’inflation est en train de reculer en France et dans l’ensemble de la zone euro. Dans cette dernière, le glissement annuel des prix à la consommation est ainsi tombé à 2,4% en novembre, un plus bas depuis juillet 2021. Tous les pays de l’Union Economique et Monétaire (UEM) sont concernés par ce mouvement de désinflation, presque automatique. En effet, dans la mesure où l’inflation est mesurée par le glissement annuel des prix à la consommation et où ces derniers augmentent beaucoup moins chaque mois de 2023 par rapport à ceux de 2022, la diminution de l’inflation est mécanique.

En revanche, il faut souligner que, comme cela s’observe depuis l’été dernier, l’inflation française demeure nettement supérieure à celle de la Zone Euro et figure même parmi les six plus élevées de l’UEM. En novembre, le glissement annuel des prix à la consommation de la France est ainsi de 3,4% aux normes Insee et de 3,8% en données harmonisées européennes.

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Les phases de forte inflation finissent par plomber la consommation et la croissance… Et la récession fait chuter l’inflation, montre l'Histoire

Mais surtout, ce mouvement de baisse de l’inflation est loin d’être une excellente nouvelle. En effet, il correspond tout simplement à une des conséquences du retour de la récession. L’Histoire économique est d’ailleurs là pour nous rappeler que toutes les phases de forte inflation se terminent toujours par une chute de la consommation, puis par une récession, qui finit par faire baisser les prix : faute de combattants (c’est-à-dire de consommateurs), le combat cessa et les prix finirent par reculer…

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Et si la récession est déjà présente en Allemagne et dans l’ensemble de la Zone Euro depuis la fin 2022, certains voulaient nous laisser croire que la France «passerait entre les gouttes». Or, après avoir étonnamment annoncé une augmentation du PIB français de 0,1% au troisième trimestre 2023, l’INSEE a finalement revu sa copie, estimant désormais que le PIB a finalement reculé de 0,1% au cours de ce même troisième trimestre.

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L’économie française devrait basculer en récession technique dès fin 2023

De plus, comme le montrent tous les indicateurs avancés de l’activité économique nationale, le PIB français va encore régresser au cours du quatrième trimestre 2023. Autrement dit, celui-ci va bien enregistrer deux trimestres consécutifs de baisse, ce qui constitue la définition technique de la récession. Les conséquences de cette dernière ne seront évidemment pas joyeuses… Déjà de plus en plus conséquentes, les faillites d’entreprises vont s’aggraver, engendrant des destructions d’emplois, donc moins de revenus, moins de consommation, moins d’activité… et le cercle pernicieux continuera.

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D’ores et déjà, en dépit d’une légère hausse corrective, l‘indice INSEE des perspectives d’achat des ménages est resté sur des planchers en novembre, annonçant une nouvelle baisse de la consommation des ménages. Encore plus grave, l’indice INSEE des perspectives de chômage des ménages a continué de bondir en novembre, atteignant un plus haut depuis janvier 2019 (hors période Covid). Comme le montre le graphique ci-dessous, une telle montée indique que le taux de chômage de catégorie A pourrait avoisiner les 8,5% d’ici le printemps 2024.

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Si l’activité baisse et que le chômage augmente, cela se traduira également par plus de déficits publics, donc plus dettes publiques, ce qui suscitera ensuite, une nouvelle vague d’augmentation des taux d’intérêt des obligations d’Etat et donc des crédits. Avant même l’installation de la récession, les comptes publics ont d’ailleurs continué de se dégrader, malgré l’augmentation des recettes de TVA liée à la forte hausse des prix. Ainsi, de janvier à octobre 2023, le déficit du seul Etat français (donc sans compter celui des collectivités locales et des administrations sociales) a atteint un record historique de 177,71 milliards d’euros, soit 34,5 milliards d’euros de plus qu'il y a un an et 6,1 milliards d’euros de plus que le précédent record de 2021.

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La récession en France pèsera sur l'inflation. Une phase de déflation est même en ligne de mire…

Si les crédits sont plus chers, l’investissement des entreprises et des ménages, mais aussi la consommation baisseront davantage, alimentant la récession et la «machine infernale» continuera… Seule relative bonne nouvelle, cette récession provoquera une phase de nette baisse des prix. Autrement dit, après la forte inflation de 2022-2023, une phase de déflation pourrait voir le jour à partir de la mi-2024. Nous passerions donc de la peste au choléra… Et malheureusement, comme le gouvernement français et la BCE ont déjà utilisé toutes leurs cartouches pour soutenir artificiellement l’activité économique, ils ne pourront désormais plus faire grand-chose pour relancer la machine. Bonne chance…

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Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI, auteur de 8 best sellers économiques, dont RESET II - Bienvenue dans le monde d’après, sorti en septembre 2022.

Marc Touati

Vous pouvez également retrouver ses chroniques vidéos sur sa chaîne YouTube, qui compte plus de 111 700 abonnés, dont la dernière : «Récession aggravée en France et dans la Zone Euro : Quelles conséquences ?»