Partager
Transports

Métro, RER, bus... Les solutions de la RATP pour faire face à la saturation du réseau

Lignes de métro saturées, multiplication des incidents d'exploitation.... La hausse constante du trafic dans le métro parisien arrange les recettes de la RATP mais pas la satisfaction des clients. L'ex régie veut désormais être plus à leur écoute.

réagir
Des passagers attendent une rame de la ligne 13 de métro sur un quai bondé de la station Saint-Lazare, le 7 décembre 2010 à Paris.

Un quai bondé sur la ligne 13 à Paris.

MIGUEL MEDINA / AFP

Les usagers du métro parisien risquent de voyager serrés comme des sardines pendant encore longtemps. La PDG de la RATP, Catherine Guillouard, l’a reconnu elle-même vendredi 29 mars, lors de la présentation des résultats annuels du groupe estimant que "les lignes 1, 3, 5, 6, 11 et 13 sont à des niveaux de saturation très importante", aux heures de pointe. Si cette forte fréquentation arrange les recettes du groupe -le chiffre d'affaires global a progressé de 3,2% en 2018, à 5,56 milliards d'euros- la satisfaction des voyageurs, elle se dégrade. Et ce, même si sur le dernier exercice, l’entreprise publique a atteint les objectifs de ponctualité fixés par la région Île-de-France, sur 13 des 14 lignes de métro. La ligne 4 pâtit des travaux afin d'automatiser son exploitation.

On connait les raisons: la hausse du trafic. Sur les 12 millions de voyages comptabilisés chaque jour sur le réseau francilien, 5,4 millions sont enregistrés sur celui du métro. En 2018, Le trafic de ce dernier a encore progressé, (+1,3%) malgré la grève SNCF au printemps et le mouvement des gilets jaunes depuis mi-novembre, venant engorger encore un peu plus des rames dont les capacités ne sont pas extensibles tout en pesant sur des infrastructures vieillissantes.

Des lignes vieillissantes

Outre les incidents voyageurs classiques (malaise, colis abandonnés, personne sur la voie..), les pannes techniques perturbent également de plus en plus souvent la circulation. "Nous faisons face à une double difficulté, explique Philippe Martin, chargé des opérations de transport et de maintenance. Avec d’un côté de plus en plus de passagers à gérer et de l’autre, un matériel qui n’est plus adapté sur certaines lignes (les rames de la ligne 11 datent de 1959 par exemple) mais qui est en cours de renouvèlement." 

Pour remédier à ces problèmes, la RATP compte sur l'arrivée de rames plus capacitaires, comme celle de la 14 par exemple avec huit voitures par rame au lieu de six. Mais également sur de nouveaux systèmes d’exploitation avec l’installation progressive de portes palières (en cours sur la ligne 4 en particulier, pour l’automatisation de la ligne) permet de réduire les incidents passagers. "Nous n'aurons jamais autant investi qu'en 2018, rappelle Catherine Guillouard. 1,58 milliard d'euros au total en hausse de 1,2% par rapport à 2017, dont 820 millions pour la modernisation, 620 millions pour le prolongement des lignes de métro et de tramway et 273 millions pour le matériel roulant", sur les lignes 4 et 14 notamment.

Pour les RER, la situation est contrastée entre le RER A qui enregistre une hausse du trafic de 2,2%, grâce à "une nouvelle grille horaire plus efficace" et le RER B qui accuse lui une baisse de 1,7%. Sur cette ligne, les améliorations seront longues à venir avec les travaux programmés pour les infrastructures et les perturbations au Nord liées au CDG Express (Paris–Roissy) et au Grand Paris Express.

La solution du prolongement des lignes

La Régie travaille également avec Ile-de-France Mobilités, à essayer de faire entendre aux entreprises qu’il est préférable de ne pas demander à tous leurs salariés d’arriver pile à la même heure, histoire d'éviter les encombrements. Cette solution est également poussée par la SNCF, mais les résultats se font attendre. La solution des horaires décalés étant loin d'être facile à mettre en place pour tout le monde. C'est surtout la mise en route des nouvelles lignes qui allégera les problèmes de saturation espère-t-on au sein de l'entreprise publique. La RATP compte notamment sur le prolongement des lignes 4, 11, 12 et 14 dont la mise en service est attendue entre la fin 2021 et 2024 ainsi que l’arrivée des premiers tronçons du Grand Paris Express.

"La ligne 13, qui est notre ligne prioritaire à améliorer, devrait bénéficier d'un report de près de 25% de passagers sur la ligne 14 lorsque celle-ci sera mise en service", calcule Hiba Farès. Recrutée l’an dernier par la RATP, la directrice en charge de l’expérience client a lancé cette année un nouvel baromètre de la satisfaction des clients. "Nous étions jusqu’à présent très axé sur la performance opérationnelle, sur laquelle nous avons d'ailleurs de très bons résultats. Mais ils ne prennent pas en compte le ressenti des voyageurs, ce qu'il nous faut corriger. Désormais les usagers du métro seront interrogés quotidiennement et avec des critères axés sur leur expérience du voyage et leur confort." Notamment des critères de propreté des trains et des stations. Malgré les 80 millions d'euros et les 1.000 agents que la RATP lui consacre, le sujet des mauvaises odeurs et de la propreté fait également parti du top 10 des griefs envers le métro parisien.

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications