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Transports

41% des Français se disent prêts à ne prendre l'avion que 4 fois dans leur vie

Le 18-25 ans sont encore plus prompts que leurs aînés à limiter leur nombre de voyages en avion pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais ce niveau d'acceptation théorique ne se retrouve pas forcément dans les usages.

Et si on ne pouvait faire que quatre voyages en avion dans toute sa vie pour limiter son empreinte écologique? Cette mesure, qui paraît difficilement applicable au vu de l'effort qu'elle coûterait, serait acceptée par 41% des Français, selon un sondage* CSA pour Here, l'offre du groupe Vivendi spécialisée dans le tourisme. Cette idée, proposée par l'ingénieur et expert du changement climatique Jean-Marc Jancovici en mai dernier sur France Inter, vise à lutter contre le changement climatique en réduisant l'empreinte écologique individuelle.

Gros émetteur de gaz à effet de serre, le transport aérien commercial français a en effet généré 23,7 millions de tonnes CO2 en 2019, avant que le trafic ne s'effondre en raison de la crise sanitaire, selon des données du ministère des Transports. C'est 5% des émissions globales en France, rapporte l'Ademe. Sans compter qu'elles ne sont pas la seule pollution générée par le trafic aérien, comme le souligne le réseau Stay Grounded dans un rapport d'octobre 2022 qui pointe notamment les traînées de condensation laissées par les avions.

Les jeunes plus prompts à accepter un quota

Face à l'impact environnemental de l'avion, les majeurs de moins de 35 ans apparaissent particulièrement prompts à accepter un quota de quatre vols puisqu'ils sont 48% à y être favorables. Parmi eux, les 18-24 ans sont même 59% à donner leur accord. La part des personnes interrogées se disant prêtes à limiter leur usage de l'avion sans qu'un nombre précis ne leur soit imposé est logiquement supérieur et atteint 64%. Là aussi, les plus jeunes se disent davantage prêts que leurs aînés à consentir à des efforts non quantifiés: 72% des 18-34 ans y sont favorables.

Dans le cas où une mesure de quotas de quatre vols serait adoptée, les auteurs des travaux ont demandé aux personnes interrogées dans quels pays ils choisiraient de se rendre. Les États-Unis ressortent numéro un avec 31% des personnes interrogées qui le privilégient, suivis du Canada (14%), du Japon (13%) et de l'Australie (11%), précise l'étude.

En pratique, l'avion encore privilégié, derrière la voiture

Toutefois, il peut y avoir un écart significatif entre le niveau d'acceptation théorique d'une telle mesure et les usages réels, y compris chez les jeunes. C'est ce que suggère un sondage Ipsos réalisé pour l'Alliance France Tourisme et dont les résultats ont été relayés par le JDD le 6 mai.

Selon ces travaux, la voiture et l'avion restent les moyens de transports privilégiés par les 18-34 ans pour se rendre en vacances: ils sont 65% à choisir le premier et 54% à préférer le second. Seul un jeune sur dix déclare, par ailleurs, recourir au covoiturage. Pourtant, plus de la moitié d'entre eux assure choisir toujours ou souvent leur mode de transport en fonction de son impact sur l'environnement.

*Cette étude a été menée par l’Institut CSA et réalisée en ligne, le 18 juillet 2023, auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 Français âgés de 18 ans et plus.

Nina Le Clerre