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84% des actifs Français sont favorables à la capitalisation pour financer leur retraite

84% des Français sont favorables à la capitalisation pour financer leur retraite.

84% des Français sont favorables à la capitalisation pour financer leur retraite. - Pexels

A la veille de l'entrée en vigueur de la réforme des retraites, une très grande majorité de Français estime qu'ils devront épargner par eux-mêmes pour financer leurs vieux jours. Une tendance particulièrement forte chez les jeunes actifs.

Sauver le système de retraite par répartition ou passer à la retraite par capitalisation ? Si les différentes réformes des retraites -dont la dernière- visaient le premier objectif, les Français semblent se faire à l'idée d'une retraite non plus fondée sur la solidarité intergénérationnelle mais sur l'épargne personnelle constituée tout au long de leur vie active.

C'est ce que révèle à la veille de l'entrée en vigueur de la controversée réforme des retraites de cette année le 5eme "Baromètre de l’épargne en France et en régions" réalisé par Ifop pour la Société de conseil en gestion de patrimoine sur Internet Altaprofits.

Selon ce sondage Ifop, 84 % des actifs considèrent nécessaire d’épargner par eux-mêmes pour se constituer un revenu supplémentaire au moment de leur retraite afin de compléter leur pension. Ils sont même 43 % à considérer cette épargne comme "tout à fait" nécessaire, soit plus de 4 actifs sur 10. Alors que 7% des personnes interrogées ne se sont pas prononcées sur la question, cette enquête révèle donc que seuls 1 Français sur 10 ne serait pas convaincu par la nécessité d’épargner par soi-même pour la retraite.

Une fracture générationnelle

Les Français ne se sont pas prononcés dans ce sondage sur l'éventuelle transformation du régime actuel des retraites en système par capitalisation. Mais ils montrent un fort intérêt à épargner eux-mêmes pour leurs vieux jours.

"L’intention des Français de souscrire un Plan Épargne Retraite (PER) est en progression significative sur 3 ans, indique le Baromètre. 37% des Français interrogés déclarent avoir l’intention de souscrire un PER (+2 points en 2023 vs 2022) quand 28% le signifiaient en 2021 (+9 points en 3 ans)."

Cette question met d'ailleurs en lumière une rupture générationelle très forte. Alors que 60% des moins de 35 ans ont l’intention de souscrire un PER pour bénéficier d’une rente viagère (revenu versé jusqu’à la fin de leur vie) ou d’un capital (récupérer leur investissement en une seule ou plusieurs fois) à leur retraite (+23 points d’écart par rapport à l’ensemble des Français), ils ne sont que 29% des 35 ans et plus à en avoir l'intention. Même si chez ces derniers, la tendance est en progression de 6 points sur deux ans.

"Nous assistons probablement au début d’une épargne générationnelle par “capitalisation” allant de pair avec les transformations de la société comme l’évolution du rapport au travail et la recherche des équilibres entre vie professionnelle et vie personnelle", estime Stellane Cohen, la présidente d’Altaprofits.

Une volonté qui traduit aussi défiance et inquiétude vis à vis de notre système des retraites de la part des plus jeunes actifs qui étaient nombreux dans les cortèges des mouvements anti-réforme à estimer qu'ils ne toucheraient pas de retraites.

*Le "Baromètre 2023 de l’Épargne en France et en régions" a été réalisé par Ifop du 3 au 12 avril 2023, auprès d’un échantillon de 2407 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco