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Guerre en Ukraine: Raphaël Glucksmann appelle la France "à passer en mode économie de guerre"

L'eurodéputé estime que les efforts actuels ne sont pas suffisants. Pour lui, il faut soutenir davantage l'Ukraine. Pas seulement par "intelligence", mais aussi "par égoïsme parce qu'on sait que c’est notre intérêt vital".

Invité ce lundi 19 janvier sur BFMTV-RMC, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann a enjoint la France à passer "en mode économie de guerre" pour aider davantage l'Ukraine face à la Russie. Aujourd'hui, "sur le front ukrainien, les Ukrainiens peuvent tirer 1.000 obus quand les Russes en tirent 10.000 par jour", a déploré le leader de Place publique taclant "un ministre de la Défense en France qui s'enorgueillit du fait qu'on puisse livrer 3.000 obus par mois."

Celui qui représentera à nouveau le Parti socialiste lors des prochaines élections européennes a plaidé pour des efforts sur "les capacités de production" et la mise en place de "contrats de long terme avec nos industriels". Tout en appelant à "écouter le président tchèque qui dit qu'il y a 800.000 obus disponibles sur le marché international".

Une guerre de la Russie "contre nous"

"On pourrait les acheter en commun à l'échelle européenne et les envoyer en Ukraine", a-t-il dit à ce sujet, avant d'ajouter: "On ne le ferait pas simplement par solidarité (...) mais par intelligence, et par égoïsme même parce qu'on sait que c'est notre intérêt vital". Également président de la commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans l'ensemble des processus démocratique de l'Union européenne, Raphaël Glucksmann a mis en garde:

"La guerre que mènent (les Russes), ce n'est pas une guerre contre l'Ukraine, c’est une guerre contre ce qu’ils appellent l’Occident collectif, c'est-à-dire contre nous."

Une majorité de Français favorable à la poursuite de l'aide

Vendredi dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky à signé à Berlin puis Paris des accords de sécurité bilatéraux inscrivant dans la durée l'aide de l'Allemagne et de la France à l'Ukraine, avec une dizaine de milliards de soutien militaire promis pour 2024.

Tout en dénonçant un "changement de posture de la Russie qui "exige un sursaut collectif", Emmanuel Macron s'est engagé à fournir cette année "jusqu'à trois milliards d'euros" d'aide militaire "supplémentaire" à Kiev. Dans son texte conclu pour "une durée de dix ans" et "tant que l'Ukraine n'aura pas rejoint l'Otan" comme l'espère la France, cette dernière prévoit "une assistance globale" et notamment un renforcement de la coopération dans le domaine de l'artillerie.

Selon un sondage Ipsos pour La Tribune du Dimanche, publié samedi 17 février au soir, 41% des Français estiment que la livraison d'armes françaises à l'Ukraine devrait se poursuivre (41%) ou augmenter (21%), contre 38% d'avis défavorables. Les partisans de l'aide militaire française sont toutefois en recul de 10 points de pourcentage par rapport à juin 2023.

Dans la nuit de vendredi à samedi 17 février, l'Ukraine a été contrainte d'abandonner la ville d'Avdiïvka , concédant à la Russie sa plus grande victoire symbolique après l'échec de la contre-offensive lancée par Kiev l'été dernier.

Baptiste Farge