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Emmanuel Macron voit une "funeste connerie" dans la limitation à deux quinquennats

Emmanuel Macron s'exprime à l'Élysée, le 21 juillet 2023

Emmanuel Macron s'exprime à l'Élysée, le 21 juillet 2023 - Christophe Ena / AFP

Le président qui avait, jusqu'ici, toujours botté en touche sur la limitation des mandats présidentiels à deux quinquennats successifs, a tenu des propos très différents lors de la rencontre de Saint-Denis.

En pleine tentative présidentielle de faire redescendre la pression, la sortie d'Emmanuel Macron étonne. Interpellé par Jordan Bardella sur l'hypothèse du retour du septennat, le chef de l'État qui recevait ce mercredi tous les chefs de partis à Saint-Denis a mis les pieds dans le plat.

"Ça a été une funeste connerie de limiter les mandats présidentiels", a lâché le chef de l'État devant les chefs de partis, d'après des informations de BFMTV, confirmant des propos relayés par Jean-Luc Mélenchon.

"Ce qui m'importe n'est pas de durer mais de faire"

En l'état actuel de la Constitution, le président n'est pas autorisé à exercer plus de "deux mandats consécutifs" en vertu de la révision constitutionnelle de 2008. Au grand dam d'une partie de la macronie: celle-ci s'inquiète d'une guerre de succession à l'intérieur du camp présidentiel d'ici 2027.

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L'ex-président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, et très proche du chef de l'État avait d'ailleurs indiqué dans les colonnes du Figaro en juin dernier regretter "la limitation du mandat présidentiel dans le temps".

Le Breton avait finalement rétropédalé le lendemain, indiquant finalement qu'il ne fallait pas changer "les règles en cours de match". Le locataire de l'Élysée avait lui-même jusqu'ici veiller à évacuer le sujet.

"Ce qui m'importe n'est pas de durer mais de faire", expliquait le chef de l'État dans les colonnes de La Provence en juin dernier.

"Peut-être une plaisanterie"

En visite quelques semaines plus tard en Polynésie française, Emmanuel Macron avait évoqué son éventuel successeur, jugeant que son ex-Premier ministre Édouard Philippe pouvait "prendre le relais" à l'Élysée en 2027, en se disant soucieux "qu'il y ait vraiment une suite" à sa propre action.

Faut-il donc prendre au sérieux les propos du président tenus dans un contexte de huis clos, sans téléphone autour de la table ni collaborateurs ni journalistes? Dans le camp de la majorité présidentielle, on tente de déminer la polémique.

"Il a peut-être fait une plaisanterie sur ce thème", nuance ainsi un participant de la majorité auprès de l'AFP.

Du côté de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon n'a pas manqué d'épingler les mots du président, en appelant à un "référendum révocatoire" pour contraindre Emmanuel Macron à la démission.

Ce "serait un soulagement général", a avancé l'ex-candidat insoumis à la présidentielle sur son compte X (ex Twitter). Dans la Constitution de la Vème République, cette disposition n'existe pas.

Thomas Soulié avec Marie-Pierre Bourgeois