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Police-Justice

Rave party en Bretagne: pourquoi les forces de l'ordre ne peuvent pas mettre fin au rassemblement

Une rave party organisée en Bretagne pour fêter le Nouvel an réunit depuis jeudi soir plus de 2500 personnes. Les forces de l'ordre ont tenté d'intervenir mais sont pour l'instant dans l'incapacité de mettre fin à l'événement.

En ce premier jour de l'année 2021, plusieurs fourgons de gendarmerie bloquent encore l'accès à la rave party qui réunit depuis la nuit dernière plus de 2500 personnes dans un hangar de Lieuron en Ille-et-Vilaine, en plein contexte de crise sanitaire et de couvre-feu nocturne.

Selon nos informations, un important dispositif de gendarmerie est en place afin de sécuriser les abords du site et les axes de circulation, alors que la soirée est toujours en cours et pourrait durer jusqu'à lundi, date fixée officiellement pour la fin du rassemblement.

En fin d'après-midi ce vendredi, environ 150 gendarmes étaient encore présents sur les lieux mais ces derniers rencontrent de nombreuses difficultés pour évacuer la zone. Bien que les forces de l'ordre tentent de bloquer les arrivées de nouveaux véhicules et de piétons, des personnes rejoignent encore cette fête clandestine, et ce par différents moyens.

Une première tentative infructueuse

Au début de la soirée du 31 décembre ce jeudi, les gendarmes n'étaient en mesure d'arrêter les teufeurs à leur arrivée puisque le couvre-feu ne prenait effet qu'à partir de 20 heures. Les arrivants à la soirée n'étaient alors pas en situation d'illégalité.

Leur évacuation s'avère désormais délicate, car il faut éviter de mettre ces centaines de personnes en danger en provoquant par exemple un mouvement de foule. Un contrôle de la zone, sorte de périmètre de sécurité, a été installé de façon à ce que personne d'autre ne vienne s'agréger à la fête.

Dans le cours de la soirée, les gendarmes ont ensuite tenté d'empêcher l'installation mais cette tentative a été infructueuse et ils ont été la cible de jets de projectiles. Selon les informations de BFMTV, trois agents ont été blessés, et un véhicule de gendarmerie a été incendié dans la nuit.

Des renforts attendus

Ce vendredi en fin d'après-midi, les forces de l'ordre attendaient désormais le feu vert du préfet, qui a ouvert une cellule de crise afin de coordoner toutes les forces en présence. Il est celui qui devra donner l'ordre d'évacuer les participants à la rave party.

Des renforts de gendarmerie doivent arriver mais il est très compliqué de mobiliser un nombre si important de forces de l'ordre en un temps si court. Par ailleurs, une enquête étant ouverte, les militaires pourraient être amenés à placer de nombreux participants en garde à vue, de manière à déterminer qui sont le ou les organisateurs de cet événement clandestin.

Distribution de gel et de masques

L'enquête a été ouverte par le parquet et confiée à la brigade de recherche de Redon, notamment sous les qualifications d'organisation illicite d'un rassemblement festif à caractère musical, violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique, dégradation de biens d'utilité publique, dégradation du bien d'autrui en réunion, travail dissimulé, tenue illicite de débit de boisson et infractions à la législation sur les stupéfiants, notamment la facilitation de l'usage.

Les teufeurs risquent une amende de 135 euros pour participation à une manifestation interdite, car le préfet a pris un arrêté d'interdiction de l'événement, ainsi qu'une amende de 135 euros pour non port du masque si c'est le cas. Les organisateurs, eux, encourent une amende allant jusqu'à 1500 euros pour organisation illégale d'un rassemblement.

Outre les interventions de secours qui ont déjà eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, les secouristes distribuent gel et masques afin de limiter les risques de propagation du coronavirus au sein du rassemblement.

Alexandra Gonzalez, avec Jeanne Bulant