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Présidentielle: Emmanuel Macron envisage "un démantèlement" de Facebook

Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l'Elysée, le 23 mai 2018

Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l'Elysée, le 23 mai 2018 - Christophe Petit Tesson / POOL / AFP

Le candidat à sa réélection se positionne fermement face aux plateformes américaines, dont il critique l'aspect addictif et nocif pour nos sociétés. Il se positionne aussi contre l'anonymat en ligne.

La prochaine rencontre entre Emmanuel Macron et Mark Zuckerberg pourrait être plus froide que celle de mai 2018. Auprès du Point, le président-candidat a livré sa vision des grandes plateformes numériques et de leurs effets sur la société, avec un point de vue particulièrement critique sur ces dernières. Au cours de l'entretien accordé à l'hebdomadaire, Emmanuel Macron a émis l'hypothèse d'un démantèlement, notamment pour mettre fin au pouvoir de Facebook.

Facebook indirectement visé

"Il y a d'abord le sujet des réseaux sociaux. Beaucoup sont aujourd'hui américains. Il ne faut pas hésiter à envisager le démantèlement de ceux qui sont en situation de monopole et réguler" avertit Emmanuel Macron.

Si Facebook n'est pas explicitement nommé, il s'agit à cette heure du seul groupe américain (désormais baptisé Meta) accusé de monopole et dont l'activité est basée sur l'exploitation de réseaux sociaux. Ce dernier possède ainsi Facebook, Instagram, les messageries WhatsApp et Messenger ainsi que la plateforme de réalité virtuelle Oculus.

L'hypothèse d'un tel démantèlement de Meta est évoquée avec de plus en plus d'insistance par des élus en Europe comme aux Etats-Unis, où la firme est visée par de nombreuses plaintes pour abus de position dominante. Il est notamment reproché à l'entreprise fondée par Mark Zuckerberg d'avoir acheté Instagram et WhatsApp afin d'éviter toute concurrence.

Au cours du même entretien, Emmanuel Macron dresse un bilan plutôt négatif du rôle de Facebook, Instagram ou Twitter.

"Sur les réseaux sociaux, on peut tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide" regrette ainsi le candidat. "Quand on lit ce que pense Mark Zuckerberg par exemple, ou même Elon Musk, qui est devenu actionnaire de Twitter et qui est libertarien, on se rend compte qu'ils ont aussi une vision du monde. Or la société qui se dessine ainsi n'est pas toujours démocratique", ajoute-t-il.

"Il ne devrait pas y avoir d'anonymat"

De façon plus surprenante, Emmanuel Macron évoque une piste pourtant critiquée par son secrétaire d'Etat au numérique Cédric O: interdire l'anonymat en ligne.

"Dans une société démocratique, il ne devrait pas y avoir d'anonymat. On ne peut pas se promener encagoulé dans la rue. Sur Internet, les gens s'autorisent, car ils sont encagoulés derrière un pseudo, à dire les pires abjections" analyse ainsi Emmanuel Macron.

Le candidat, qui affrontera Marine Le Pen lors du second tour le 24 avril prochain, revient également sur ses promesses de campagne autour de la souverainneté numérique de la France, face à la toute puissance des géants américains et chinois dans le domaine.

"Assurer notre souveraineté dans les domaines des plateformes, des applications mobiles, des métavers, du cloud de la cybersécurité nous prendra dix ans" anticipe ainsi Emmanuel Macron.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co