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Pourquoi Twitter attaque une ONG luttant contre la haine en ligne

Le Centre de lutte contre la haine numérique a reçu une lettre de X, anciennement Twitter. Le réseau social y menace l'association de poursuites après la publication d'une étude sur la modération de la plateforme.

Une étude "fausse, trompeuse ou les deux". Twitter, désormais appelé X, a attaqué en justice le Centre de lutte contre la haine numérique (CCDH), a annoncé l'entreprise dans un article de blog, ce lundi 31 juillet. Le réseau social l'accuse de "travailler activement à empêcher la liberté d'expression". Dans une lettre adressée à l'ONG, le réseau social la menaçait de poursuites judiciaires suite à la publication d'une étude qu'il juge erronée, indique le New York Times.

En juin, l'organisation a alerté sur les manquements de Twitter en termes de modération. Le CCDH révélait notamment que le réseau social n'a pas agi sur 99% des publications haineuses des comptes étant abonnés à Twitter Blue.

La plateforme estime que ces données sont fausses et que l'ONG a utilisé une méthodologie inappropriée. L'entreprise assure que l'association est financée par les concurrents de Twitter ou des gouvernements étrangers "dans le but de soutenir un agenda ultérieur", précise la lettre.

Déjà deux lettres de menaces

"Les actions d'Elon Musk représentent une tentative éhontée de faire taire les critiques honnêtes et les recherches indépendantes", a déclaré le directeur général du Centre de lutte contre la haine numérique, Imran Ahmed, auprès du New York Times.

Selon lui, ces accusations sont destinées à faire oublier les affaires négatives autour de Twitter et ainsi reconstruire des relations saines avec ses annonceurs. Depuis le rachat de la plateforme par le milliardaire, les revenus de l'entreprise ont été divisés par deux, a reconnu Elon Musk.

Au cours des derniers mois, Twitter avait déjà envoyé deux lettres de menaces. La première était destinée à Satya Nadella, le président de Microsoft, la seconde au groupe Facebook (Meta).

La plateforme leur reprochait respectivement d'avoir utilisé sa base de données pour entraîner des modèles d'IA et d'avoir copié ses secrets commerciaux afin de bâtir l'application Threads.

Pierre Monnier