1:19
  • Copié
, modifié à
Invitée vendredi d'Europe 1, la journaliste Zineb El Rhazoui a fustigé l'insuffisance de l'action du gouvernement face à la montée de l'islamisme radical. 
INTERVIEW

Comment faire face à la montée de l'islamisme ? Trois semaines après l'attaque de la préfecture de police de Paris, et alors que le gouvernement veut mieux repérer les signaux de radicalisation, l'action de l'État est-elle à la hauteur ? Invitée vendredi d'Europe 1, la journaliste Zineb El Rhazoui estime elle que "les pouvoirs publics sont dans une forme de tétanie" face à l'islamisme. Pour l'ancienne membre de la rédaction de Charlie Hebdo, "les pouvoirs publics ne sont pas à l'avant-garde" de ce combat, et "c'est un doux euphémisme" selon elle. 

"Je fais référence tout particulièrement au déni quant au danger sécuritaire qui nous guette", précise-t-elle au micro de Nathalie Levy, citant notamment l'attentat de la préfecture de police de Paris. "Je suis étonnée que cette affaire n'ait pas donné place à un débat plus large sur notre sécurité". "Combien de Mickaël Harpon (l'assaillant, ndlr) dans les autres ministères, dans les banques, dans les entreprises de livraison, dans les différents services de l'État ou les entreprises ?", interroge-t-elle. "Quels sont les moyens pour les mettre hors d'état de nuire ?", demande encore la journaliste. "Or, il nous remonte des informations nous disant qu'en réalité, l'État est paralysé." 

"Le voile n'a rien à faire dans nos écoles"

Pour Zineb El Rhazoui, "on ne pourra régler ce problème tant que l'on considérera le problème du terrorisme comme un problème uniquement sécuritaire. Il faut faire le lien entre le terrorisme et l'idéologie qui le produit". Et d'appeler par exemple à "l'interdiction de la confrérie des Frères musulmans (…) et qu'on considère le salafisme comme une dérive sectaire". 

Revenant sur la polémique sur le voile qui divise jusqu'au sein du gouvernement, Zineb El Rhazoui estime que le voile est "un signe prosélyte qui divise profondément la société française". Alors que, depuis La Réunion, Emmanuel Macron a expliqué que le port du voile dans l'espace public n'était "pas son affaire", la militante qualifie cette prise de parole de "malheureuse maladresse", pensant au contraire que cette question "est du ressort du président de la République et de tous les Français". "Le voile est un outil d'infériorisation de la femme et n'a rien à faire dans nos école ni dans nos services publics", conclut celle qui est régulièrement la cible de violentes menaces sur les réseaux sociaux en raison de ses prises de positions.