Un Isérois, qui milite pour le suicide assisté, placé en garde à vue
François Galichet, 77 ans, est en garde à vue depuis mardi à la gendarmerie de Saint-Laurent-du-Pont . Cet ancien professeur d'Université est membre de l'association Ultime Liberté, dont il fut le vice-président national. Dix autres militants de l'association ont été interpellés également en France.
François Galichet, 77ans, et son épouse Françoise ont vu débarquer, dans leur maison de Saint-Laurent-du-Pont (Isère), à leur grande surprise, mardi matin, à 7 heures, sept gendarmes.
Ancien professeur de philosophie
Cet ancien professeur d'université en philosophie et ancien responsable de l'association Ultime Liberté, qui milite pour le suicide assisté, a été interpellé et placé en garde à vue, à la gendarmerie de la commune. Comme lui, dix autres personnes ont été interpellées, un peu partout en France.
Une enquête ouverte en juillet 2019
Les enquêteurs, membres de **l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé (Oclaesp), **travaillent sur commission rogatoire d'un juge d'instruction du Val-de-Marne, dans le cadre d'une information ouverte en Juillet 2019, notamment pour trafic de stupéfiants. Ils sont descendus spécialement d'Ile-de-France pour l'entendre.
"Ils ne nous ont rien dit" explique Françoise. "Nous ne savions pas qu'il y avait cette enquête en cours. Ils ont perquisitionné la maison, de fond en comble. Ils se sont intéressés à l'ordinateur de mon mari, ses mots de passe, ses agendas. Puis, après l'avoir fait voir par un médecin à l'hôpital de Voiron, ils l'ont emmené à la gendarmerie de Saint-Laurent-du-Pont pour le placer en garde à vue."
Un duvet et un oreiller pour passer la nuit
"J'ai pu lui faire passer un duvet et un oreiller pour la nuit et ce matin, j'ai pu le voir. Il reste fidèle à lui-même, philosophe !" lance Françoise Galichet dans un sourire. "Mon mari doit répondre à une vingtaine de questions. On lui demande de faire des réponses courtes, alors que lui, comme ancien professeur, a tendance à développer. Alors, il dit qu'il ne sait pas. "
Informer pour une mort en pleine conscience
Ultime Liberté, qui compte 200 membres en Isère, milite pour le suicide assisté. "Attention" précise Françoise Galichet " Nous n'aidons pas les gens à mourir. On informe juste des personnes conscientes qui veulent avoir le choix de leur mort et qui n'ont pas envie de se tirer une balle dans la tête ou de se jeter sous un train et d'infliger cela à leurs proches."
A la recherche du "produit"
Les enquêteurs ont d'ailleurs fouillé la maison à la recherche du "produit" comme l'appellent entre eux les membres de l'association. Comprenez du pentobarbital, un barbiturique, interdit en France depuis 1996 mais que les vétérinaires peuvent continuer à se procurer pour les animaux.
_"Ils n'ont rien trouvé car nous nous n'en avons pas. Nous n'avons rien à nous reprocher"_ conclut Françoise Galichet qui ne savait pas si son mari allait passer une deuxième nuit en grade à vue. L'avocat de l'association, Maitre Lévy-Soussan, du barreau de Grenoble, n'a pas souhaité, pour l'instant, faire de commentaire.
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