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Loi RIST reportée : "On demande des actes", réagissent les syndicats de l'hôpital du Bailleul

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A une semaine de l'entrée en vigueur de la loi RIST, prévoyant l'encadrement de la rémunération des médecins intérimaires, le ministre de la Santé annonce finalement son report "dès que possible en 2022". Plus tôt dans la journée, 250 personnes ont manifesté devant l'hôpital du Bailleul.

Le ministre de la Santé a annoncé le report de la loi RIST, jeudi 21 octobre. Plus tôt dans la journée, 250 personnes ont manifesté contre les effets de cette loi devant l'hôpital du Bailleul (Sarthe). Le ministre de la Santé a annoncé le report de la loi RIST, jeudi 21 octobre. Plus tôt dans la journée, 250 personnes ont manifesté contre les effets de cette loi devant l'hôpital du Bailleul (Sarthe).
Le ministre de la Santé a annoncé le report de la loi RIST, jeudi 21 octobre. Plus tôt dans la journée, 250 personnes ont manifesté contre les effets de cette loi devant l'hôpital du Bailleul (Sarthe). © Radio France - Christelle Caillot

Olivier Véran reporte l'entrée en application de la loi RIST. Le ministre de la Santé l'a annoncé jeudi 21 octobre en fin d'après-midi. Il y aura deux étapes : des "travaux préparatoires" démarreront vendredi 27 octobre tandis que "l'application stricte de la réforme" verra le jour "dès que possible en 2022" selon un communiqué du Ministère. Hasard du calendrier ou non, 250 personnes manifestaient plus tôt dans la journée devant l'hôpital du Bailleul pour dénoncer les possibles conséquences de cette loi qui prévoit d'encadrer la rémunération des médecins intérimaires qui viennent assurer des gardes pour compenser le manque de titulaires : 19 des 20 urgentistes au Bailleul sont des intérimaires, idem pour 19 des 20 anesthésistes. "Deux professions sur lesquelles reposent le fonctionnement de l'hôpital" pointe Evelyne Ménager, déléguée syndicale CFDT. 

"Maintenant ou dans six mois, c'est la même chose"

Le personnel gréviste qui répondait à l'appel conjoint de la CGT et de SUD santé espérait des aménagements. Repousser l'entrée en application de la loi RIST n'est pas une solution pour Murielle Lafa, déléguée syndicale SUD au Pôle Santé Sarthe et Loir : "Que ce soit maintenant ou dans six mois, c'est la même chose si on l'applique cette loi. Les médecins intérimaires ne vont pas revenir sur leur choix. Il y en a déjà pleins qui avaient déjà annoncé leur intention de ne plus venir" explique cette responsable syndicale qui voudrait "une refonte totale du texte". 

Que ce soit maintenant ou dans six mois, c'est la même chose si on l'applique cette loi. Les médecins intérimaires ne vont pas revenir sur leur choix.

Le ministre, Olivier Véran, a rappelé dans le communiqué "son engagement ferme et total dans la lutte contre le mercenariat de l’intérim médical." Des propos qui gênent Murielle Lafa, elle estime qu'on se trompe de problème : "Ce n'est pas le cas dans nos hôpitaux ruraux. On n'a pas des mercenaires qui viennent pour pour des ponts d'or. Ce sont des gens qui ont fait de longues études, je conçois qu'il faut les reconnaître à leur juste valeur et l'attractivité passe aussi par la partie financière.

Evelyne Ménager estime de son côté qu'il faut un encadrement des salaires des intérimaires, "sinon c'est le budget de l'hôpital tout entier qui ne tiendra plus". Elle regrette le report : "Là ils étaient un peu pris de court. Mais maintenant avec le report, cela laisse le temps aux médecins intérimaires de réfléchir et de prévoir de partir ailleurs, dans le privé, pour échapper à l'entrée en application de cette loi."

Comment rendre les hôpitaux ruraux plus attractifs ?

Pour SUD santé, le combat est ailleurs que sur la rémunération des intérimaires. "Le problème c'est que les médecins titulaires dans les hôpitaux publics sont mal payés. Donc il faudrait déjà qu'il y ait une revalorisation des salaires des médecins titulaires dans la fonction publique hospitalière. Cela nous permettrait de garder nos médecins titulaires, d'attirer les jeunes médecins et de moins faire appel à l'intérim", détaille Murielle Lafa qui souhaiterait une consultation sur l'attractivité globale, "financière mais pas que", des hôpitaux ruraux.  

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