POLITIQUE - C’est à croire que la visite de Greta Thunberg à l’Assemblée nationale et les récents épisodes caniculaires qu’a essuyés la France ont donné chaud aux Français. Au cœur de l’été, un sondage mené par YouGov pour Le HuffPost montre que la confiance dans la politique environnementale du gouvernement est au plus bas.
Selon notre enquête, 66% des Français estiment que le gouvernement “n’en fait pas assez en matière de politique environnementale”. Seulement 13% du panel estime qu’il “fait ce qu’il faut” et 11% considèrent qu’il “en fait trop”.
Un sentiment de “pas assez” qui dépasse les clivages politiques, puisque si 70% des partisans de La France insoumise et 56% de ceux des Républicains estiment que le gouvernement n’en fait “pas assez”, ils sont 61% à le penser aussi parmi ceux de LREM (voir le graphique ci-dessous).
Le sondage YouGov révèle également une crise de confiance. En effet, 77% des personnes interrogées ne font “pas confiance à la politique menée par le gouvernement en matière de lutte contre le réchauffement climatique”. Elles ne sont que 16% à lui faire “confiance”, dont 2% qui font “totalement confiance.”
7 ministres de l’écologie en 7 ans
Ces résultats peu glorieux font également écho à l’actualité politique récente. La démission de François de Rugy de son poste de ministre de la Transition écologique n’est pas étrangère à ce sentiment. Élisabeth Borne, qui lui a succédé, est la troisième ministre de la Transition écologique et solidaire depuis 2017.
Or, pour 47% des Français de notre enquête, “le fait que plusieurs ministres aient quitté le ministère de la Transition écologique a eu un impact sur la confiance accordée au gouvernement.” Si pour 38% d’entre eux, cela n’a “pas eu d’impact”, ce chiffre est tout de même à prendre en considération.
Élisabeth Borne est la septième ministre de l’Écologie en sept ans, faisant de ce poste le plus instable des derniers gouvernements. Depuis l’élection de François Hollande, Ségolène Royal, qui est restée en poste d’avril 2014 à mai 2017, fait figure d’exception. Tous les autres auront tenu entre un et quinze mois.
Objectif n°1 du gouvernement
Selon notre enquête, 65% des personnes interrogées estiment que “la lutte contre le réchauffement doit être la priorité numéro une du gouvernement”. 28% d’entre elles pensent que non. Là encore, les clivages politiques sur cette question ne sont pas flagrants.
Elles sont 73% à répondre “oui” parmi les partisans de La France insoumise, 75% pour le PS, 73% pour les personnes votant habituellement LREM. 70% du côté des électeurs des Républicains. Et l’on descend à 57% chez ceux du Rassemblement national.
Dans notre baromètre YouGov du mois dernier, l’environnement n’arrivait pourtant qu’en quatrième position comme “principal sujet de préoccupation en politique” parmi les personnes interrogées. Le chômage et l’emploi arrivaient en tête, suivis par la protection sociale (retraites, sécurité sociale...) et l’immigration.
La jeunesse plus optimiste
Le pessimisme est plutôt de mise quand on parle de transition écologique dans son ensemble. 52% des sondés ne sont “pas optimistes” lorsque “l’on parle de transition écologique”, contre 13% qui le sont. Sans surprise, c’est chez les jeunes qu’ils sont les plus nombreux: 22% des 15-34 ans sont optimistes lorsqu’on parle de transition écologique.
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) doit publier un nouveau rapport le 8 août. L’objectif est de mettre en évidence la corrélation entre dérèglement climatique et insécurité alimentaire. Son bilan promet d’accentuer la pression sur les États et pourrait les pousser à agir davantage.
Sondage réalisé en ligne les 29 et 30 juillet sur un échantillon représentatif de 1022 Français de 18 ans et plus. En partenariat avec:
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