SNCF  : nouvelle journée de galère pour les passagers d'un Paris-Clermont

Un nouveau retard de plus de trois heures est survenu dimanche sur la ligne Paris-Clermont. Cette énième déconvenue intervient seulement deux jours après la venue d'une délégation ministérielle à Clermont-Ferrand et l'annonce de mesures de la SNCF pour améliorer le trafic, notoirement à la peine sur cette liaison.
Un retard de plus de trois heures survient tous les quinze jours sur la ligne Clermont-Paris et un retard de plus d'une heure en moyenne deux fois par semaine, a dénoncé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
Un retard de plus de trois heures survient tous les quinze jours sur la ligne Clermont-Paris et un retard de plus d'une heure en moyenne deux fois par semaine, a dénoncé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)

Nouveaux déboires sur la ligne Paris-Clermont. Ainsi, 247 passagers à bord du train Intercités 5983 sont arrivés dimanche, à Clermont-Ferrand, à deux heures du matin, et ce, alors qu'ils étaient partis de Paris, peu avant 19 heures. Soit un trajet deux fois plus long que prévu, a indiqué à l'AFP la SNCF, confirmant une information du quotidien La Montagne. Pour pallier un « dysfonctionnement » sur le train, la SNCF en a dépêché un autre dans la nuit depuis Nevers, principale étape du trajet. Elle a également annoncé que les voyageurs « bénéficieront d'un remboursement à hauteur de 150% » du prix du billet.

Lire aussiLigne Clermont-Paris : le plan de la SNCF pour mettre fin au cauchemar des voyageurs

Ce nouveau retard majeur est d'autant plus remarqué qu'il est survenu moins de 48 heures après le passage à Clermont-Ferrand de trois ministres, dont Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, accompagnés par le patron de la SNCF en personne, Jean-Pierre Farandou.

Un retard de plus de trois heures tous les quinze jours

La venue de la délégation ministérielle faisait suite à un incident d'envergure. Le 19 janvier, il avait en effet plongé 700 passagers dans une nuit de galère sur cette ligne intercités parmi les moins fiables du réseau. En cause ? Une panne de locomotive.

« Le train est tombé en panne à Nogent-sur-Vernisson (Loiret, au sud de Montargis). Le conducteur a tenté de résoudre la panne, mais sans succès. Une locomotive de secours a donc été envoyée de Paris », avait alors indiqué la SNCF.

Cet incident avait poussé - une semaine plus tard - le gouvernement à demander un « plan d'action à très court terme » à la SNCF. Et pour cause, un retard de plus de trois heures survient tous les quinze jours sur cette ligne et un retard de plus d'une heure en moyenne deux fois par semaine, a dénoncé Christophe Béchu, décrivant une situation « insupportable », vendredi dernier à Clermont- Ferrand.

Lire aussiSNCF : les 700 passagers du train Paris-Clermont-Ferrand ont mis onze heures pour arriver à destination

Dans le détail, la SNCF va ainsi mettre en place, à partir de fin mars et dans les semaines qui suivent, un dispositif qui « n'existe sur aucune autre ligne », a souligné le ministre.

« Traiter cette ligne comme on traite une ligne à grande vitesse »

Parmi les principales mesures, les derniers trains de la journée (dans chaque sens) seront suivis par une locomotive de secours à partir du mois de mai. Entre-temps, fin mars, une locomotive statique de dépannage sera stationnée à Nevers, à peu près à mi-chemin entre les deux terminus. Objectif, permettre de réduire de deux heures à 30 minutes le temps d'intervention en cas de panne.

Lire aussiProblèmes à répétition sur la ligne Clermont-Paris : Laurent Wauquiez menace d'arrêter les financements à la SNCF

« Nevers devient le centre névralgique de gestion », a souligné le patron de la SNCF. Une équipe d'intervention rapide de maintenance doit aussi y être installée en septembre. Côté sécurisation des voies, il est prévu un large programme de pose de clôture et de débroussaillage. « On va traiter cette ligne comme on traite une ligne à grande vitesse », a souligné le patron de la SNCF devant les journalistes, « une grande première » pour une ligne classique.

« A défaut d'avoir une ligne à grande vitesse, il faut que les caractéristiques de cette ligne soient comparables en termes de confort et de sécurisation », a abondé Christophe Béchu.

Ce programme coûtera 10 millions d'euros à SNCF Réseau d'ici à 2026 et 9 millions à SNCF Voyageurs. La SNCF prévoit aussi une meilleure prise en charge des voyageurs bloqués dans le train, et un meilleur remboursement en cas de grand retard.

1,8 million de voyageurs

Pour rappel, cette ligne fait déjà l'objet d'un programme de « regénération » des infrastructures sur la période 2018-2026 à hauteur de 760 millions d'euros, ainsi que d'un programme de modernisation de 130 millions d'euros. Douze nouvelles rames « Oxygène » ont été commandées, pour 350 millions d'euros, dont les premières doivent arriver « au mieux » au deuxième semestre 2025 et la totalité livrée dans les douze mois suivants, a précisé le ministre.

« Globalement, le compte y est », a réagi Stéphanie Picard, porte-parole du collectif des usagers du train Clermont-Paris, qui a assisté à la présentation. Le collectif aimerait voir un trajet réduit à deux heures et demie, contre un peu plus de trois heures. Pour le lien avec les élus locaux et le suivi des travaux, un « Monsieur Paris-Clermont » a été désigné au sein de la SNCF. En 2023, 1,8 million de voyageurs ont emprunté la ligne.

Des débuts compliqués pour le train de nuit Berlin-Paris

Suspension des trajets du week-end pendant trois semaines, annulations le jour du départ... Le train de nuit Berlin-Paris, relancé en décembre dernier après dix ans d'absence, connaît un démarrage compliqué malgré l'engouement des voyageurs. Les chemins de fer autrichiens (ÖBB), exploitants des 'Nightjet', ont suspendu pour trois semaines jusqu'à la mi-mars les liaisons entre les deux capitales le vendredi et le samedi, a indiqué à l'AFP leur porte-parole Berhnard Rieder.

En cause, des travaux sur l'infrastructure ferroviaire en Allemagne. « Pendant ces nuits-là, nous ne pouvons pas faire rouler les trains, car la Deutsche Bahn ne nous met pas de voies à disposition », a expliqué le porte-parole. Questionnée à ce sujet par l'AFP, la compagnie ferroviaire allemande n'a pas répondu. Au moment du lancement en grande pompe, le 12 décembre dernier, trois liaisons par semaine étaient prévues avec départ les mardis, jeudis et samedis de Paris et les lundis, mercredis et vendredis de Berlin.

Le service devait devenir quotidien à partir d'octobre 2024. Ont aussi été annulées des liaisons entre le 9 et le 11 février en raison de travaux à Mannheim, puis entre le 12 et le 16 après le déraillement du train près de Metz. Les grèves en France, puis à nouveau des travaux en Allemagne ont eu raison du trafic entre le 16 et le 20 février.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 7
à écrit le 27/02/2024 à 9:06
Signaler
Si on veux vraiment continuer à faire circuler ces magnifique trains corail il faudrait songer à changer les locomotives, les sybic s'essoufflent et arrivent peu à peu en fin de vie, les 22200 encore en circulation me paraissent plus fiables (après j...

à écrit le 26/02/2024 à 13:44
Signaler
Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait un problème majeur sur une ligne de la SNCF ! Guillaume Pépy aurait du être mis en examen pour avoir laissé cette entreprise dans un tel état de délabrement. Mais aussi pour les deux accidents mortels s...

à écrit le 26/02/2024 à 13:16
Signaler
On attendait que le ministre vienne en train... qui aurait probablement eu une panne, ou un retard (ainsi le ministre aurait compris de quoi il parlait). Et bien non : le ministre est venu en voiture de Lyon. Pourquoi pas en train, car il y a aussi d...

le 26/02/2024 à 19:19
Signaler
@Patricia: J'espère, chère Patricia, que c'est une Fake News. On disait de Le Floch_Prigent qu'il avait été le rare PDG de la SNCF à prendre le train. Au fait, nos TGV à deux motrices sont-ils plus à l'abri des pannes que nos Corails à une motrice?

le 26/02/2024 à 20:16
Signaler
@ Cher Henry : malheureusement, ce n´est pas une fake news : voir le journal de Clermont-Ferrand La Montagne, dans l´article « Train Clermont-Nevers-Paris : les ministres dans le bon wagon ? ». Le village s´appelle Culhat et le ministère justifie cet...

à écrit le 26/02/2024 à 8:49
Signaler
Votre article n évoque pas également les 10 jours de grève sans aucun train en Allemagne ….la bas pas de service minimum , quand il y a de travaux contrairement à la France ou L’ Espagne il nestbpaw prévu des sillons de délestage permettant un certai...

à écrit le 26/02/2024 à 7:59
Signaler
Il n'y a pas d'alternative il faut que le moyen préféré des français osit saboté pour alimenter le lobby pétrolier, comme quoi il n'est pas si stigmatiser que cela ce qui nous rassure quand même hein on s'inquiétait pour lui ! ^^

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.