Le groupe SOS, dont le chiffre d’affaires frôle le milliard d’euros, veut, par solidarité, créer, ou reprendre, 1 000 cafés en milieu rural. Mise aux normes des locaux, tâches de gestion, formation : il souhaite prendre à sa charge tout ce qui pèse sur l’activité des petites structures ! Objectif affiché : redonner vie aux villages.
On ne compte plus les villages qui voient péricliter leurs ultimes commerces, souvent le bistrot, pourtant dernier lieu de convivialité. Baisse de la clientèle, coût des produits, contraintes administratives, à commencer par celles des normes, les raisons sont multiples. Une situation à laquelle ne se résout pas Jean-Marc Borello, créateur et infatigable animateur du groupe SOS, puisqu’il lance l’opération « 1000 cafés ».
Le principe est simple : il propose aux communes de moins de 3 500 habitants qui n’ont plus de café de leur en ouvrir un. En impliquant toutes les bonnes volontés locales et selon un concept souple. Des cafés pouvant donc assurer diverses autres fonctions commerciales (épicerie, dépôt de pain et de presse, etc.) mais aussi relais postal, service numérique et aides administratives, accès aux droits, etc. La liste n’est soumise qu’à la créativité des acteurs.
C’est l’expérience et la puissance acquise par le groupe SOS qui lui permet de prendre une initiative apparemment aussi aléatoire. Contrôlé par une holding associative, donc sans actionnaire, fort d’une cinquantaine de sociétés exerçant une grande diversité de métiers et présent dans 40 pays, il emploie quelque 20 000 salariés et affiche un chiffre d’affaires qui frôle le milliard d’euros. Une sorte de mastodonte de l’économie sociale et solidaire, qui sait intervenir là où les entreprises classiques ne se risquent pas.
Nous disons aux élus : construisons avec vous le bistrot adapté à votre village
Dans le cas de « 1 000 cafés », le groupe SOS prendra à sa charge ce qui pèse lourdement sur l’activité des petites structures : la mise aux normes des locaux, les tâches de gestion, sans oublier la chasse aux subventions, jusqu’à la mutualisation des achats, ce qui permettra de proposer à la clientèle des prix plus compétitifs. Résumé de Jean-Marc Borello : « Nous répondons aux enjeux de société. Nous sommes opportunistes au bon sens du terme. Cette fois, nous disons aux élus : construisons avec vous le bistrot adapté à votre village. Chacun sera différent. Nous ne créons pas une marque ».
Pour réussir ce nouveau pari, le groupe SOS va mobiliser 150 à 200 millions d’euros, en partie sur emprunts. Il raisonne, pour chacun de ces futurs cafés, sur un chiffre d’affaires annuel de 150 000 à 250 000 euros. Chacun aura sa propre société, dont le capital sera entièrement détenu par le groupe SOS. C’est également lui qui recrutera et formera les binômes chargés de faire vivre ces commerces polyvalents, leur garantissant un salaire et un intéressement aux résultats.
« On veut que les idées bouillonnent », s’engage Jean-Marc Borello. « Nous mettrons ce qu’il faut en place pour les accompagner ». On attend maintenant la réaction des élus.