Se développer mais sans consommer trop de foncier. En Ille-et-Vilaine, les entreprises font face au casse-tête de la loi ZAN.
Poursuivre sa croissance démographique et économique tout en optant pour la sobriété foncière et le respect de la nature qui nous entoure. Voilà la difficile (impossible ?) équation qui se présente au territoire français depuis que la loi Climat et résilience a instauré le principe de Zéro artificialisation nette (ZAN) pour 2050. Avec un objectif de diviser par deux la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers (Enaf) d’ici à 2031 par rapport à la décennie précédente. Une problématique particulièrement prégnante en Ille-et-Vilaine au vu de l’attractivité du territoire.
Concrètement, dans le département, comme le précise dans une étude l’Audiar, l’agence d’urbanisme de Rennes, l’enveloppe maximale de consommation d’Enaf d’ici à 2031 a été fixée par la Région Bretagne - maître d’œuvre en la matière - à 2 539 ha pour tous les usages confondus (habitat, infrastructures, économie…).
Entre 2011 et 2021, le secteur économique a grignoté à lui seul 28 % de l’ensemble du foncier consommé en Ille-et-Vilaine, soit 1 140 ha, pour atteindre les 9 000 ha (9 % des surfaces urbanisées totales). C’est, chaque année, l’équivalent de 163 terrains de football. Sauf que si sa consommation de foncier se poursuivait au même rythme dans les dix ans qui viennent, l’activité économique finirait par représenter 44 % de l’enveloppe de consommation maximale d’ici à 2031. Intenable.
« Ce niveau de consommation foncière économique serait peu compatible avec les besoins pour l’habitat, les équipements et infrastructures », écrit l’Audiar, soulignant l’effort de sobriété important à engager du côté des acteurs économiques. Ces mêmes acteurs qui, en s’étendant, créent bien souvent de l’emploi au bénéfice des… nouveaux habitants. Ça se confirme, le Zan est un casse-tête dont on n’a pas fini d’entendre parler.