Des passagers sur la ligne 13 du métro parisien, le 4 novembre 2020

Des passagers sur la ligne 13 du métro parisien, le 4 novembre 2020

afp.com/Martin BUREAU

Les mesures les plus simples sont-elles les plus efficaces ? Alors que l'hypothèse d'un reconfinement est de plus en plus probable en France, le gouvernement espère encore gagner du temps en essayant de freiner la circulation du virus.

Publicité

Le ministre de la Santé Olivier Véran a, entre autres, appelé jeudi les Français à ne plus utiliser les masques artisanaux jugés insuffisamment filtrants, tout comme les masques en tissu industriels les moins filtrants. Un renforcement qui "relève d'un principe de précaution" mais qui "manque de preuve scientifique", a répondu vendredi l'Académie de médecine dans un communiqué. Avant d'ajouter cette recommandation : "éviter de parler et de téléphoner" dans les transports en commun, même masqué.

"Bons comportements"

Le sujet des transports en commun comme lieux de contamination revient régulièrement, la distanciation sociale étant parfois difficile à respecter lors des pics de fréquentation. Elle se pose encore, face à la menace de nouveaux variants, notamment du variant britannique, plus contagieux. L''Académie recommande ainsi "de ne pas modifier les gestes barrière tels qu'ils ont été définis et améliorés depuis plusieurs mois" mais de rappeler les bons comportements.

LIRE AUSSI : Un an après, le mystère sur les origines du Covid-19 reste entier

Porter le masque en permanence dans l'espace public "même quand la distanciation physique devient supérieure à 1 mètre", couvrir la bouche et le nez avec le masque... Et le port obligatoire du masque dans les transports en commun, où la distanciation physique ne peut pas être respectée, "doit s'accompagner d'une précaution très simple : éviter de parler et de téléphoner", plaide l'Académie.

"Il n'y a pas de difficulté si les gens sont masqués, le risque est faible", estime auprès de L'Express le président d'honneur de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon, se disant un peu "surpris" par cette recommandation. Mais le risque existe "quand les gens parlent et sont au téléphone avec le masque sous le menton, ou quand ils ne le mettent pas. Et souvent, on ne peut pas respecter la distance dans les transports".

Même question dans les cantines

Cette recommandation a le mérite d'inviter chacun être plus prudent, alors que la situation sanitaire s'aggrave dans le pays. Concrètement, on projette des micro-gouttelettes pas seulement quand on éternue ou qu'on tousse, mais aussi quand on parle. "C'est pour cela que les restaurants sont des hauts lieux de contamination, et qu'il y a un risque dans les cantines en milieu scolaire et en entreprise", souligne Jean-Paul Hamon. "Et ces micro-particules vont à plus d'un mètre. Même à l'extérieur, quand les gens discutent devant les bars, à moins d'un mètre, c'est un haut lieu de contamination."

Ce n'est pas la première fois que l'on entend cette recommandation pour les transports. Dès le mois de mai, Yves Buisson, épidémiologiste et président du groupe Covid-19 de l'Académie de médecine, appelait les usagers des transports en commun à ne pas parler. "Si on garde la bouche fermée, on n'émet pas de particules", conseillait-il alors sur BFMTV . "Il ne faut pas parler, il faut se taire (...) Si on a un masque par-dessus, c'est encore mieux."

Publicité