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Sécurité routière [Carte] Hautes-Alpes : sept radars “nouvelle génération” sont en cours d’installation

Sur fond de mauvais chiffres de la sécurité routière dans le département, la préfecture des Hautes-Alpes a annoncé l’installation de sept radars tourelles de nouvelle génération. Ils remplaceront des radars dégradés et devraient être opérationnels dans les prochaines semaines.
Le Dauphiné Libéré - 19 mars 2020 à 06:05 | mis à jour le 19 mars 2020 à 06:11 - Temps de lecture :
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Plus précis, plus solides, plus difficiles à dégrader « en raison de leur hauteur » et plus performants, avec d’autres fonctionnalités que le simple contrôle de vitesse. Dans un contexte de mauvais chiffres de la sécurité routière dans les Hautes-Alpes [lire ci-contre], sept radars tourelles de nouvelle génération sont en train d’être installés sur des grands axes de circulation des Hautes-Alpes, a annoncé la préfecture du département. Ils seront positionnés à Guillestre (RN 94), Saint-Clément-sur-Durance (RN 94), Laragne-Montéglin (RD 1075), La Rochette (RN 94), Prunières (RN 94), Châteauvieux (RN 85) et Saint-Étienne-le-Laus (RD 942) et devraient être opérationnels « avant la fin du mois de mars ».

Capables de contrôler de nombreuses infractions

D’une hauteur de près de 4 mètres, juchés sur des mâts de 2,5 mètres de haut, ces nouveaux appareils sont annoncés comme plus efficaces et performants que les radars habituels. « Ce sont des appareils multifonctions. Ils peuvent contrôler la vitesse des véhicules dans les deux sens, sur plusieurs voies de circulation. Mais aussi repérer d’autres infractions, comme les franchissements de feu rouge », détaille Françoise Jaffray, la directrice des services du cabinet de la préfecture. Les appareils sont aussi « évolutifs » et devraient, à terme, contrôler tout un panel d’infractions : « Les distances de sécurité, les franchissements de ligne continue ou même les personnes qui utilisent leur téléphone au volant. » Une technologie qui a un coût : chaque radar est facturé 32 000 €, sans compter les travaux d’installation.

Acté en 2015, le déploiement de ces radars “nouvelle génération” était programmé pour 2019 et 2020, avec 1 500 appareils prévus sur les routes de France. Dans le département, ils seront donc au nombre de sept. En tout cas pour le moment. « Il n’y a pas d’autres installations prévues à l’heure actuelle, mais cela pourra évoluer dans les années à venir », précise la représentante de la préfecture.

Pas de nouvelles zones de contrôles

Dernier point important pour les automobilistes haut-alpins : il n’y aura pas de nouvelles zones de contrôles à surveiller car tous ces nouveaux radars seront installés en remplacement d’anciens, dégradés en 2019.

Les actes de vandalisme contre les radars ont, en effet, atteint des records l’année dernière : « La majeure partie des radars des Hautes-Alpes a été dégradée au cours du mouvement des gilets jaunes. Sur les 18 que compte le département, 16 l’ont été au moins une fois », chiffre Françoise Jaffray. Les autorités annoncent d’ores et déjà que ces nouveaux radars seront particulièrement surveillés, et qu’un système de vidéosurveillance est « à l’étude ». « Il faut que cela soit clair : dégrader un radar est un délit. En cas de dégâts importants, il est passible de 30 000 à 75 000 € d’amende, en plus du coût de réparation », préviennent les autorités.

Ces mauvais chiffres tombent alors que le passage aux 80 km/h, mis en place depuis le 1er juillet 2018, a été effectif toute l’année 2019 . Photo illustration Le DL/Vincent OLLIVIER

Sécurité routière : des accidents en hausse et toujours beaucoup de morts

Les chiffres ne sont pas bons. En 2019, 254 accidents de la route ont eu lieu dans les Hautes-Alpes, selon le décompte de la préfecture. C’est 16 de plus qu’en 2018, soit une hausse de 8 %.
Dans le sillage de l’augmentation du nombre d’accidents, les autres indicateurs sont aussi en hausse : 120 personnes grièvement blessées (109 en 2018), 351 personnes légèrement blessées (329 en 2018) et 18 morts (contre 19 en 2018). « C’est inquiétant. Sur tous les indicateurs, on constate soit une hausse, soit un maintien à un niveau élevé. Par exemple le nombre de tués : il y a une légère baisse par rapport à 2018, mais 2018 était une année noire. En 2015, 2016 et 2017, la moyenne était à 11 morts », commente Françoise Jaffray, la directrice des services du cabinet de la préfecture.
« Selon les données recueillies par les gendarmes et l’Observatoire de la sécurité routière, les principales causes d’accident sont des imprudences ou un manque de vigilance, souvent occasionné par le téléphone ou la cigarette. Il y a aussi beaucoup d’accidents sur des trajets quotidiens : les gens connaissent la route par cœur et sont moins attentifs », explique-t-elle.

Des mauvais chiffres malgré les 80 km/h

Ces mauvais chiffres tombent alors que le passage aux 80 km/h, mis en place depuis le 1er juillet 2018, a été effectif toute l’année 2019 sur de nombreuses routes du département. La mesure ne semble donc pas avoir apporté de changement radical. Interrogée, Françoise Jaffray botte en touche : « Pour avoir une idée précise de l’efficacité de la mesure, il faudrait observer l’évolution de l’accidentologie sur les tronçons ou la vitesse a été abaissée et pas au niveau du département. En l’absence d’étude précise, il est impossible de se prononcer. »