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Impôts des entreprises: les calculs du gouvernement contredits

Le ministère de l’Economie et des Finances. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

L’institut Rexecode pointe une augmentation des prélèvements des entreprises de 3,4 milliards d’euros entre 2017 et 2020.

Alors que les députés votent ce mardi sur le volet «recettes» du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, les instituts de conjoncture continuent de décrypter les grandes lignes d’un budget marqué par la crise des «gilets jaunes». Ce mardi, c’était au tour du centre de recherche proche du patronat, Rexecode, de livrer son analyse. Sur le volet très sensible des baisses d’impôt, les chiffres de ses économistes contredisent ceux du gouvernement.

Quand le gouvernement pointe une baisse cumulée des prélèvements obligatoires des entreprises de 9,5 milliards d’euros depuis 2018, Rexecode évoque une hausse de 3,4 milliards sur trois ans, qui semble d’ailleurs plus conforme au ressenti des entreprises. Plusieurs points de méthode expliquent cette différence. Par exemple, Bercy a compté comme une baisse d’impôt la disparition de la surtaxe exceptionnelle de près de 5 milliards d’euros, qui avait été introduite en catastrophe fin 2017 pour financer le manque à gagner autour de la taxe sur les dividendes.

Plus de 20 milliards de baisses d’impôt pour les particuliers

Pour Emmanuel Jessua, directeur des études de Rexecode, la hausse des impôts des entreprises provient aussi «de la manière dont a été réalisée la transformation du CICE [Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NDLR] en allègements de cotisations». Les montants du CICE sont proches du nouvel allègement de charges. «Mais le nouvel allègement accroît la marge imposable et donc l’impôt sur les sociétés», détaille l’économiste qui évoque un retour de l’impôt sur les sociétés de l’ordre de 5 milliards d’euros.

La baisse de l’impôt sur les sociétés (IS) s’intensifiant en 2021 et 2022, le bilan fiscal de l’ensemble du quinquennat sera toutefois positif pour les entreprises. Leurs prélèvements devraient baisser de 2,5 milliards d’euros en cinq ans, selon les calculs de Rexecode. Une diminution toutefois près de dix fois inférieure à celle consentie aux particuliers. Les ménages verraient en effet leurs prélèvements fondre de 23,3 milliards d’euros sous le quinquennat d’Emmanuel Macron.

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16 commentaires
  • Hermes 2117

    le

    Ceux qui lisent l'article en auront deux conclusions:
    - le taux d'imposition a en effet bien baissé
    - l'Etat a certes encaissé un peu plus mais notamment car il a préalablement donné nettement beaucoup plus (CICE, CIR, baisse cotisation, flat tax) ce qui a augmenté les bénéfices et donc le montant collecté via l'IS

  • efbe

    le

    plus conforme au ressenti des entreprises ?
    le climat des affaires 105
    NB
    Roxecode proche du patronat

  • mistophore

    le

    Bof, le macronisme c'est l'enfumage permanent , et quand il parle de baisse c'est en fait une hausse et inversement , une hausse est une baisse ; mais y-a-t'il encore des gogos qui croient aux balivernes du pouvoir débitées à flux continu depuis 2012 ?

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