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Macron sur le déficit public: la règle des 3% du PIB est «un débat d'un autre siècle»

Selon Emmanuel Macron, l'Europe est extrêmement fragile.
Selon Emmanuel Macron, l'Europe est extrêmement fragile. AFP

Dans une interview à The Economist, le président de la République invite à «repenser le schéma macroéconomique».

Le président français Emmanuel Macron, qui plaide pour une politique d'investissement active en Europe, a estimé jeudi que la règle sur le maintien du déficit public des pays de la zone sous la barre des 3% du PIB relevait d'un «débat d'un autre siècle».

«Nous avons besoin de plus d'expansionnisme, de plus d'investissement. L'Europe ne peut pas être la seule zone à ne pas le faire», a-t-il déclaré dans une interview à l'hebdomadaire The Economist publiée jeudi. «Je pense que c'est pour ça que le débat autour du 3% dans les budgets nationaux, et du 1% du budget européen, est un débat d'un autre siècle», a-t-il souligné en référence également aux discussions sur le niveau de contributions des pays de l'UE au budget européen.

» À voir aussi - Ce qu'il faut retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron à The Economist

Le président français a insisté sur la nécessité d'une relance budgétaire pour alimenter la croissance européenne, une demande à laquelle l'Allemagne fait la sourde oreille. Les Chinois «investissent massivement», a-t-il dit. «Les États-Unis ont creusé le déficit pour investir sur des éléments stratégiques et relancer sur les classes moyennes» a-t-il ajouté.

Les Allemands «sont les grands gagnants de la zone euro, y compris avec ses dysfonctionnements», a poursuivi Emmanuel Macron. «Aujourd'hui simplement il faut que le système allemand intègre que cette situation n'est pas durable», a-t-il lancé. «A un moment donné ils vont devoir repivoter» a assuré Emmanuel Macron en concédant que le «stimulus budgétaire» restait pour l'heure un «tabou».

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a aussi estimé en septembre qu'il fallait «améliorer le pacte de stabilité», qui impose aux pays membres de la zone euro que leur déficit public ne dépasse pas les 3% du PIB et leur dette les 60% du PIB, afin de soutenir les investissements.

Paris et Rome ont toutefois promis en octobre de poursuivre leurs efforts pour assainir leurs finances publiques, après une mise de la Commission européenne sur leur budget 2020.

» À voir aussi - Comment la France n'a cessé de s'endetter

Macron sur le déficit public: la règle des 3% du PIB est «un débat d'un autre siècle»

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642 commentaires
  • monaco00

    le

    Ils vont prendre cela avec plein de parcimonie, a Bruxelles.

  • 2388735 Albert Jean M.

    le

    « Ils sont trop verts et bons pour des goujats » : comme le renard de la fable à propos des raisins qu’il convoite mais ne peut atteindre, M. Macron récuse aujourd’hui la règle européenne d’un déficit public annuel inférieur à 3% du PIB qu’il redoute de (ou sait) ne pas pouvoir respecter. Dans ces conditions, il y a fort à parier que son quinquennat s’achèvera avec un déficit public alourdi (plus de 2.500 milliards d’euros), malgré la prévision budgétaire d’un déficit de 2,2 % en 2020 et la vente de pans entiers du patrimoine national (aéroports de Paris, Française des Jeux, etc.).
    Tout l’art d’une rhétorique à géométrie variable… qui ne trompe personne.

  • 2388735 Albert Jean M.

    le

    « Ils sont trop verts et bons pour des goujats » : comme le renard de la fable à propos des raisins qu’il convoite mais ne peut atteindre, M. Macron récuse aujourd’hui l’injonction européenne d’un déficit public annuel inférieur à 3% du PIB qu’il redoute de (ou sait) ne pas pouvoir respecter. Dans ces conditions, il y a fort à parier que son quinquennat s’achèvera avec un déficit public alourdi (plus de 2.500 milliards d’euros), malgré la prévision budgétaire d’un déficit de 2,2 % en 2020 et la vente de pans entiers du patrimoine national (aéroports de Paris, Française des Jeux, etc.).
    Tout l’art d’une rhétorique à géométrie variable… qui ne trompe personne.

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