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Darmanin entend expulser 231 clandestins suivis pour radicalisation

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée Marlène Schiappa.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée Marlène Schiappa. THOMAS COEX / AFP

Le ministre de l'Intérieur s'est aussi félicité, mardi dernier, de 200 opérations antistupéfiants menées en trois mois.

La Place Beauvau renoue avec les grands-messes statistiques. Mais, au concept de « politique du chiffre » défendu par son ex-mentor Nicolas Sarkozy, qui l'a précédé à deux reprises dans le fauteuil de Clemenceau en 2002 puis en 2005, Gérald Darmanin préfère évoquer celui de « politique du résultat ». Son intention est claire : dresser, chaque mois, avec la ministre déléguée Marlène Schiappa, le tableau de bord de la performance des services. Sur le papier, la logique du ministre de l'Intérieur semble frappée de bon sens, quasi imparable. « On n'imagine pas une politique économique sans parler du taux de chômage. On n'imagine pas non plus une politique de sécurité qui serait commentée par tout le monde sauf par les ministres qui en ont la responsabilité », a-t-il observé en inaugurant cette séquence mardi 13 octobre.

Dès le 10 septembre dernier, devant des responsables de l'Unsa-police, l'hôte de Beauvau avait annoncé la couleur : « Je ne veux pas inventer de nouveaux indicateurs, mais rendre public des indicateurs qui existent et qui ne sont que la conséquence du travail très important des policiers et des gendarmes ». Érigées comme les trois « priorités » du ministère, la lutte contre les trafics de drogue, les violences faites aux femmes ainsi que la lutte contre l'islam radical ont été passées au crible.

» À VOIR AUSSI - Gérald Darmanin annonce 1.189 interpellations de trafiquants de drogue «depuis le début du mois de septembre»

73 lieux islamistes fermés en 2020

Sur le plan de la lutte contre l'islam radical et le séparatisme qui fracturent le pays, Gérald Darmanin a révélé qu'il y a sur le territoire français 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour radicalisation « qu'il nous faut expulser ». Parmi eux figurent 180 détenus actuellement incarcérés. Le ministre de l'Intérieur a en outre révélé que 851 immigrés clandestins étaient inscrits au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

Selon un dernier état des lieux, 98 cellules départementales de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire (CLIR) sont désormais déployées sur les 101 qui devront couvrir à terme tout le territoire. Les 650 opérations de con­trôle menées depuis septembre ont permis à la CAF de récupérer 200 000 euros et 3,5 millions d'euros pour l'Urssaf. Depuis février 2018, 356 sites islamistes ont été fermés, dont douze pour le seul mois de septembre.

250 usagers de drogue verbalisés chaque jour

Engagé dans la « reconquête territoriale » contre les trafics de stupéfiants, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que plus de 200 opérations ont été menées en trois mois dans les quartiers. Elles ont débouché sur 831 gardes à vue, la saisie de 2,1 tonnes de cannabis, 44 kg d'héroïne, 644 kg de cocaïne, 136 armes à feu et près d'un million d'euros d'avoirs criminels. Depuis la mise en place de l'amende forfaitaire délictuelle visant les consommateurs de drogues pris en flagrant délit, 9 532 verbalisations ont été dressées entre le 1er septembre et le 8 octobre. « Soit 250 par jour, ce qui est un chiffre important », s'est félicité l'hôte de la Place Beauvau, qui a précisé que la Seine-Saint-Denis est le département le plus concerné avec 1 032 usagers verbalisés, suivi par les Bouches-du-Rhône avec 948 amendes distribuées. « Depuis septembre, 1 189 trafiquants ont été interpellés, soit une hausse de 25 % par rapport au mois précédent », a noté l'hôte de Beauvau, avant de souligner le récent coup de filet de la gendarmerie mené le 15 septembre dernier contre un vaste réseau en lien avec la mafia calabraise et menant à l'arrestation de 47 personnes.

» À VOIR AUSSI - «9.532 amendes forfaitaires dressées»: Gérald Darmanin présente les résultats de la lutte contre le trafic de drogue

Les amendes pour outrages sexistes se multiplient

En charge du volet des violences faites aux femmes, Marlène Schiappa a enfin annoncé que 36.000 policiers et gendarmes - sur un effectif total de 190.000 - ont reçu une formation spécifique et qu'une enveloppe de 230 millions d'euros est dévolue à cette thématique. Exhortant les victimes à « appeler les forces de l'ordre », la ministre déléguée à la Citoyenneté a révélé que la plateforme d'alerte arretonslesviolences.gouv.fr, mise en place en novembre 2018, a permis de recueillir 185.000 signalements, sachant qu'un tiers d'entre eux ont débouché sur une plainte. « Compte tenu de la hausse des signalements - 10 000 en 2020 - notamment liée à la période de confinement », Marlène Schiappa a annon­cé un renforcement des effectifs de cette plateforme gérée par des policiers à Guyancourt et des gendarmes depuis la brigade numérique de Rennes. Enfin, près de 2 000 infractions pour outrages sexistes ont été relevées par les forces de l'ordre. « On nous disait que ce type de verbalisation ne serait pas applicable, a lancé Marlène Schiappa. Le corps des femmes n'est pas un bien public et la France est le seul pays au monde à avoir inscrit ce délit dans la loi dès 2018 ».

Valoriser l'activité du ministère est « une prise de risque »

« Il ne s'agit pas de mettre la pression sur l'administration, mais de contraintes mises sur moi-même », a promis en septembre Gérald Darmanin qui, toujours devant les syndicalistes, joue profil bas et complice : « Je me sens un parmi vous dans ce bateau censé protéger le pays. » Il n'empêche : le jeune ministre se retrouvera dans une situation qu'il affectionne particulièrement. Celui qui incarne l'ordre républicain, sous les feux de projecteurs, en première ligne. « C'est une prise de risque, mais jusqu'ici certains résultats passaient sous les radars », convient-on dans l'entourage du ministre, où l'on affiche l'ambition de « valoriser l'activité du ministère en offrant un tableau de bord complet ». Un conseiller prévient néanmoins : « Mais attention, les chiffres ne seront pas l'alpha et l'oméga de notre politique ». Prudent, il préfère évoquer « un simple outil d'aide à la décision ». Le mois dernier, Gérald Darmanin avait lancé : « Si la France est malade, il faut prendre sa température. » Pendant longtemps, l'État a été accusé d'avoir cassé le thermomètre pour faire retomber la fièvre. En mettant en scène les indices de performance des services, le ministre de l'Intérieur affiche son « souci de transparence » et entend bien redorer le blason de troupes meurtries. Quitte, en responsabilité, à pointer les défauts de la cuirasse sécuritaire pour, ensuite, mieux la réparer.

» À VOIR AUSSI - Marlène Schiappa: «Plus de 2.000 infractions pour outrages sexistes relevées par les forces de l'ordre»

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750 commentaires
  • 0fred

    le

    C'est que dalle ! La France expulse en moyenne autour de 20 000 personnes/an soit quasiment 100 fois plus ! Par contre Darmanin récite très bien les leçons de ses équipes de com !

  • Mickaela38

    le

    Et combien compte-t-il fermer de mosquées et dans combien de temps ? Il y a sur notre sol français plus de mosquées que d'églises, trouvez-vous cela normal ?

  • JCJ

    le

    Au gouvernement ils ne doivent pas savoir compter, 231 est loin du compte
    Ils sont des milliers qui haïssent notre pays sauf les prestations sociales.

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