Publicité
Réservé aux abonnés

Quand le confinement réveille le vieux démon de la délation

Photo d'illustration.
Photo d'illustration. LOU BENOIST / AFP

ENQUÊTE - Par peur, par zèle ou par esprit de représailles, le nombre de dénonciations anonymes entre voisins connait une hausse troublante.

Les chiffres avancés par Alternative police sont éloquents : «À Bordeaux, 70 % des appels reçus au 17 visent à dénoncer. À Strasbourg, c'est un peu plus de 50%. Il y a aussi beaucoup d'appels de ce type à Toulouse, Nancy et Lens», constate Denis Jacob, secrétaire général de ce syndicat minoritaire dans la profession, mais très dynamique. «La seule région où il n'y en a pas, c'est le Grand Ouest». Que ce soit par peur de la contamination, civisme un peu zélé ou par représailles à la suite d'un conflit de voisinage, certains Français dénoncent, anonymement, les faits et gestes de leurs voisins.

Le phénomène n'est pas propre à la France. En Nouvelle-Zélande, la police a lancé un site qui permet aux habitants de signaler les violations des consignes de confinement. En Belgique, dans la zone de Bruxelles Nord, la police exhorte les citoyens à dénoncer les personnes qui ne respectent pas les mesures. Quant aux Français, 43% d'entre eux approuvent le signalement à la police d'un non-respect…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 89% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Quand le confinement réveille le vieux démon de la délation

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
572 commentaires
  • ZORTWAXX Jeannot

    le

    En fait, que ce soit ceux qui, se croyant excellents Français, dénonçaient les Résistants, les Juifs, les réfractaires au STO, ou leurs arrière-petits enfants qui aujourd'hui se donnent l'impression d' "être quelqu'un", de sortir de leur insignifiance en dénonçant les réfractaires au confinement macroïde, l'état d'esprit est le même: susciter, dans leur inexistence, l'intérêt des "autorités" durant quelques minutes. Certes, la gravité n'est pas la même, mais la mentalité, de génération eh génération est toujours aussi méprisable.

  • Esperer

    le

    C'est malheureux de voir l'argument de l'occupation sortir dans ce cas. Nous ne sommes pas occupés par un ennemi ! Non la délation ne date pas de cette époque ! Tout au plus, si on est en désaccord avec ce gouvernement, on pourrait plutôt parler de la Terreur et de la Révolution, période championne toute catégorie de la délation. Mais sans doute, cela remettrait trop en question les fondements de beaucoup.

  • Hector Thylia

    le

    Je pense à ce chef de poste de police qui, dans la vraie vie et non pas sous l'Occupation, malgré l'écœurement provoqué par les directives de sa hiérarchie, tentait de répondre aux plaintes des riverains pour nuisances diverses...

À lire aussi