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Policier traîné au sol à Nantes : le chauffeur de la voiture volée condamné à... 35h de travaux d'intérêt général

Le syndicat Unité SGP Police-FO dénonce le «laxisme» de la justice et une décision «incompréhensible». Dégoûté, le policier blessé a quitté l’audience avant le verdict. Le parquet a annoncé faire appel de la condamnation.

Le Figaro Nantes

«Il a failli tuer un policier en uniforme et il n’a rien du tout. C’est incompréhensible.» Christophe Lasne, secrétaire départemental Unité SGP Police-FO en Loire-Atlantique est remonté contre une décision de justice qu’il estime «laxiste». Rendue lundi, elle concernait un jeune homme - mineur au moment des faits - impliqué dans un refus d’obtempérer survenu le 2 mai dernier à Nantes. Ce jour-là, dans les quartiers nord de la ville, il avait percuté et traîné au sol un policier sur «une vingtaine de mètres» alors qu’il était au volant d’une voiture volée quelques jours avant.

Au moment de lâcher prise, la tête du policier avait «violemment heurté le bitume» et ce dernier avait perdu connaissance comme l’avait expliqué à l’époque au Figaro une source policière. Transporté au CHU de Nantes, le policier en était ressorti avec un «traumatisme crânien» et des points de suture. «Mon collègue a eu 30 jours d’ITT (Incapacité totale de travail, NDLR). En octobre, il a passé une IRM qui a démontré qu’il avait des zones mortes (sic) au niveau de son cerveau», détaille Christophe Lasne pour démontrer l’ampleur des séquelles résultant de l’action du chauffard impliqué.

La victime quitte l’audience avant le verdict

Jugé par le tribunal correctionnel de Nantes, le prévenu qui a reconnu les faits et son implication a été condamné à... 35 heures de travaux d’intérêt général. Une sentence éloignée de la demande du procureur qui avait requis un an de prison avec sursis. D’ailleurs, le parquet a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel. «Dégoûté» par la teneur des débats, selon le syndicaliste, le policier blessé a lui quitté l’audience avant la fin.

«Ce n’est pas une réponse pénale adaptée», regrette Christophe Lasne qui dit avoir «l’habitude» de ce genre de décision de la part de la justice à Nantes. «Quand il s’agit de condamnations contre les policiers, les sanctions sont lourdes mais dans l’autre sens c’est l’inverse», ajoute-t-il. Des propos qui ne sont pas nouveaux parmi les forces de l’ordre à Nantes et qu’il est fréquent d’entendre dans les couloirs du commissariat central de la ville.

«Dynamique de réinsertion»

Dans ce dossier spécifique, selon Christophe Lasne, le juge n’a pas voulu «couper la dynamique de réinsertion» du prévenu. Déscolarisé au moment des faits, il aurait repris le chemin de l’école il y a peu et aurait un meilleur comportement envers ses parents et proches. Une analyse que le syndicaliste peine à comprendre : «Ce n’était pas un moment de folie ou une bêtise de 30 secondes. Cet individu ne s’est pas arrêté après les faits et ne s’est pas livré à la police.»

Sur son compte X (anciennement Twitter), Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police-PO a fait part de son «désespoir» à la suite de la décision du tribunal de Nantes. De façon ironique, elle a qualifié le verdict de «dissuasif».


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425 commentaires
  • GrosseFatigue

    le

    Il était tellement pressé dans sa dynamique de réinsertion qu’il y allait en voiture … volée !

  • Elloi38

    le

    C'est le syndrome de Nantes. Tout ce qui touche à cette ville devient malade.
    Pourquoi pas les juges?

  • GipsyTiger

    le

    Et France laissa sur le mur à côté de sa dépouille, écrit en lettres de sang : La goche m’a tuer !

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