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Politique

Julien Denormandie, le fidèle d'Emmanuel Macron qui peine à percer

Annoncé comme la valeur montante du gouvernement, le secrétaire d’État Julien Denormandie, un fidèle du Président, cherche encore son élan.

Arthur Nazaret , Mis à jour le
Julien Denormandie est inconnu pour 86% des Français.
Julien Denormandie est inconnu pour 86% des Français. © Sipa

Il vient de fêter son anniversaire. A 38 ans, Julien Denormandie a toujours le visage poupon et des allures de gendre parfait, bien peigné et poli. Secrétaire d'Etat auprès de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, cet ingénieur de formation parle d'une voix douce. "Il a un problème : il est bon mais il est gentil, décrypte l'un des poids lourds du gouvernement. Du coup, il n'imprime pas. Pourtant, il est l'un des premiers à être montés au créneau sur l'ensemble des champs dans des matinales casse-gueule." "Trop gentil? Oui, je suis poli, mais je ne suis pas un enfant de chœur, répond Denormandie. Je suis déterminé. Imprimer dans l'opinion, ça ne se fait pas en criant dans un micro pour faire le buzz."

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Selon notre sondage sur les 12 ministres les moins visibles du gouvernement , 86% des Français ne connaissent pas Julien Denormandie.

S'il baigne dans la politique depuis plus de six ans, il était, jusqu'à la présidence d'Emmanuel Macron, un homme de l'ombre. Conseiller du ministre de l'Economie Pierre Moscovici sous François Hollande, il reste quand Emmanuel Macron hérite du poste. Depuis, il a structuré En marche – à une époque "où nous passions pour des fous", dit-il –, tutoie le chef de l'Etat en privé et jouit de sa confiance. C'est même Macron qui l'a rattrapé par la manche après sa victoire à la présidentielle."Je devais rejoindre un incubateur d'entreprises, se souvient-il. J'avais quasi signé mon contrat, jusqu'au moment où Emmanuel Macron m'a proposé d'entrer au gouvernement."

Impliqué dans le déploiement du numérique et la banlieue

Julien Denormandie est arrivé avec un handicap. Il n'est ni un vieux routier de la politique comme Gérard Collomb ni un expert venu de la société civile et reconnu dans son domaine comme Jean-­Michel Blanquer à l'Education. Un novice? "J'avais déjà bossé sur beaucoup de mes sujets actuels quand j'étais au cabinet de Macron", se défend-il. Au gouvernement, il s'est impliqué sur plusieurs dossiers comme le déploiement du numérique ou la banlieue. En binôme avec Mézard. "Il apporte une caution technique et de rigueur", souffle un ministre.

Lire aussi - Ministres ou secrétaires d'Etat, ces inconnus qui nous gouvernent

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"Je lui ai dit qu'il avait un secrétariat régalien, ça l'a fait marrer", raconte son ami l'humoriste Yassine Belattar, qui le couvre d'éloges. "Il n'est pas effacé, il est discret et humble, poursuit Belattar. Julien se bat comme un malade sur les quartiers pour que ce ne soit plus une question communautaire mais française. C'est un dossier silencieux mais sulfureux, ça montre le courage du gars."

A l'Assemblée, il a connu en juin son baptême du feu avec la loi Elan (Evolution du logement, de l'aménagement et du numérique) : 90 heures de débats, avec son lot de séances houleuses. Il faut savoir encaisser. "J'ai fait trois nuits de suite en partant de l'Assemblée à 2 heures du matin et en me levant à 6 heures pour défendre la loi dans les médias, c'est normal", dit-il. Il promettait plus de souplesse pour la construction. Le PS a surtout dénoncé une "remise en cause de la loi littoral, de la loi SRU et des normes pour les personnes handicapées. Des textes emblématiques vandalisés". Pas encore suffisant pour que les Français retiennent son nom.

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