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Bérangère Couillard dans le JDD : « Mettons fin à la violence et à la barbarie dans la pornographie »

La ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, appelle à mettre «fin à la violence et à la barbarie dans la pornographie» en signant une tribune dans le JDD.

Bérangère Couillard
Bérangère Couillard
Bérangère Couillard Bony / Sipa/SIPA / © BONI/SIPA

Agressées, violentées pour le plaisir de certains ? Les violences dans la pornographie ne cessent de monter en puissance depuis l’avènement du porno en ligne : des femmes frappées, mutilées, électrisées. On y voit des actes sauvages, humiliants et douloureux : coups, déchirements créés par des pénétrations brutales avec plusieurs pénis dans un même orifice, strangulation, bâillonnement, ligotage…

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Nous refusons de faire le constat qui est pourtant une réalité : des millions de vidéos en ligne mettent en scène des tortures et actes de barbarie effroyables. Derrière ces images, il y a des femmes qui souffrent. Je refuse d’accepter cet état de fait. Nous devons combattre les violences sur les tournages et en ligne.

« L’impact de ces contenus change le regard sur les femmes et nourrit les violences. »

Cette violence des contenus est le reflet de tout le secteur. Les femmes qui travaillent dans la pornographie subissent un système de domination : recrutement de jeunes femmes fragiles, soumission par le viol, manipulations… Un contrat de cession de droit à l’image illimité est imposé. Le retrait est devenu quasi-impossible par la diffusion sur les plateformes.

Il faut protéger ces femmes. Les conséquences de cette violence vont bien au-delà et frappent notre société tout entière : une accoutumance, une érotisation de la violence et des rapports de domination. L’impact de ces contenus change le regard sur les femmes et nourrit les violences. 

L’auteur Marie Le Conte rapporte dans son livre Escape qu’Internet a banalisé et propagé des pratiques comme la strangulation dans les vies sexuelles de toute une génération. Un récent rapport du Sénat confirme que le porno violent engendre une culture du viol. Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes rendra mercredi son rapport intitulé Pornocriminalité : mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique.

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Il faut dire stop. Si le gouvernement s’est déjà saisi de la question de l’accès des mineurs à ces contenus, nous avons des progrès à apporter pour lutter contre les violences dans l’industrie pornographique et protéger les femmes.

Dès mon arrivée au ministère chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, je me suis penchée sur cette question, consciente des faiblesses dans l’application des lois actuelles et dans les dispositifs en place.

Nous devons tous agir pour mettre fin à l’impunité, à l’érotisation des pratiques très violentes, portant atteinte à la dignité humaine. Il ne s’agit pas de valoriser le choix de ces femmes de rejoindre l’industrie pornographique, mais de refuser et de dénoncer les tortures et actes de barbarie imposés par ce secteur.

« L’industrie pornographique doit faire sa révolution en rejetant les violences, la barbarie, par un meilleur encadrement des plateaux et des contenus. Je ferai de ce combat une de mes priorités. »

Pour cela, il est indispensable de mener une réflexion profonde sur la question des « actes réalisés » et sur la nécessité d’éradiquer les violences. Au cinéma, les gifles ou les scènes de combat sont simulées. Pour autant, cela n’empêche pas les spectateurs de ressentir des émotions intenses. Nous pouvons tendre vers cet objectif dans la pornographie.

Nous devons également protéger les femmes qui ont déjà été violentées dans le cadre de tournages, dont les images circulent sur Internet. Je souhaite aboutir à la possibilité d’un droit à l’oubli rétroactif, afin de pouvoir enlever ces contenus de la sphère publique pour celles qui le souhaitent. J’ai une pensée également pour les hommes qui subissent ces violences sur les tournages : ce droit doit évidemment être ouvert à tous.

C’est en unissant nos forces que nous pourrons atteindre ces objectifs, et la contribution de tous sera nécessaire : juristes, experts du numérique, producteurs, acteurs de l’industrie pornographique, parlementaires, représentants de la société civile…

L’industrie pornographique doit faire sa révolution en rejetant les violences, la barbarie, par un meilleur encadrement des plateaux et des contenus. Je ferai de ce combat une de mes priorités.

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