Indéboulonnable Jack Lang. L’ancien ministre de la culture a été reconduit pour la troisième fois d’affilée à la présidence de l’Institut du monde arabe (IMA), fonction qu’il occupe depuis 2013, lors de la réunion, mercredi 20 décembre, du conseil d’administration de l’institut.
« C’est une maladie, je ne sais pas me reposer », dit, avec coquetterie, l’octogénaire, en détaillant la liste des expositions en préparation, de « L’Arabofuturisme », en 2024 à « Cléopâtre, femme d’Etat », en 2025. « On va continuer à inventer et [à] insuffler un enthousiasme, on y croit, on a la confiance des intellectuels et [des] créateurs du monde arabe », ajoute-t-il, tout juste rentré d’un voyage en Arabie saoudite.
Plusieurs figures de la diplomatie française avaient fait connaître leur intérêt pour le poste : l’ancien ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, nommé à la tête d’Afalula, agence française chargée de l’aménagement du site d’Al-Ula en Arabie saoudite ; l’ancien ambassadeur en Algérie, François Gouyette, et l’actuel ambassadeur délégué interministériel à la Méditerranée, Karim Amellal. Mais Jack Lang a eu raison de tous ces concurrents.
« Ça vous paraîtra bizarre, je n’ai rien fait, assure-t-il, patelin. Je n’ai pas entrepris de démarches particulières auprès d’Emmanuel Macron, autre que de lui mettre un petit mot, il y a quelques semaines, pour lui dire que j’étais toujours désireux de rester à la présidence. » Les deux hommes se croisent régulièrement lors des visites officielles de chefs d’Etat à l’Elysée, où Jack Lang est invariablement convié. Emmanuel Macron l’a emmené à plusieurs reprises dans ses bagages lors de voyages officiels dans le monde arabe.
Aucune limite d’âge
Lors de la réunion du conseil d’administration, la directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministère des affaires étrangères, Anne Grillo, a donc proposé le renouvellement de Jack Lang pour trois ans. Il a été approuvé à l’unanimité du conseil d’administration, qui est composé de sept ambassadeurs arabes et sept personnalités nommées par le Quai d’Orsay. Contrairement à d’autres institutions culturelles, la présidence de l’IMA n’est soumise à aucune limite d’âge ou nombre de mandats.
La suite de la réunion a été moins consensuelle. Les ambassadeurs arabes s’attendaient à ce que le président, fraîchement réélu, pourvoit le poste de directeur général de l’IMA. Cette fonction, que les statuts de l’institut réservent à une personnalité arabe, est vacante depuis un an, les ambassadeurs ayant longtemps été en désaccord sur le successeur à donner au professeur de littérature saoudien Mojeb Al-Zahrani, parti en décembre 2022.
Il vous reste 39.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
