Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La Chine, presque paralysée par le coronavirus, se rapproche de la récession

La plupart des statistiques à court terme sont très sombres, alors que l’année 2019 avait déjà étré marquée par le plus faible taux de croissance depuis 1990.

Par  (Shanghaï, correspondance)

Publié le 04 mars 2020 à 09h49, modifié le 04 mars 2020 à 18h47

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Dans un supermarché, à Pékin, le 3 mars.

La paralysie de l’économie chinoise est telle qu’elle se voit depuis l’espace : d’après des chercheurs de la NASA et de l’Agence spatiale européenne, certains polluants qui voilent habituellement le ciel chinois ont quasiment disparu depuis que le pays est à l’arrêt pour lutter contre le Covid-19. Une donnée qui montre à quel point l’activité a souffert après le Nouvel An lunaire. Alors que les entreprises reprennent progressivement le travail, l’inquiétude grandit sur la possibilité d’une récession au premier trimestre.

Le produit intérieur brut (PIB) pourrait reculer de 2,5 % par rapport aux trois mois précédents, d’après la banque d’investissement japonaise Nomura. Soit une progression d’à peine 2 % par rapport au premier trimestre 2019. Il faut dire que les indices mesurant l’activité sont en berne : l’indice PMI de l’activité manufacturière pour février, publié samedi 29 février, par le Bureau national des statistiques, a chuté à 35,7 points, soit trois de moins que lors de la crise financière de 2008.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Coronavirus : en Chine, une drôle de reprise économique

La tendance à l’effondrement est la même du côté des services. L’indice des directeurs d’achat (PMI) dans ce secteur, calculé par le cabinet IHS Markit et publié, mercredi 4 mars, par le groupe de médias Caixin, s’est établi à 26,5, le mois dernier, contre 51,8 en janvier. Il s’agit du plus bas niveau jamais enregistré. Des indices PMI inférieurs à 50 indiquent une contraction de l’activité.

L’incertitude domine

Quelques jours avant la publication de ces statistiques, Zhang Anyuan, un économiste chinois réputé, qui avait travaillé à la Commission nationale pour le développement et la réforme, chargée de la planification de l’économie chinoise, avait lancé l’alerte. « Si en janvier et en mars le pays parvient à atteindre 6 % de croissance, mais qu’en février l’économie se contracte de 12 %, alors la croissance sera de 0 % sur trois mois. Mais, étant donné le pourcentage d’entreprises qui ont repris le travail, la consommation d’énergie, le trafic de passagers, celui de conteneurs et d’autres indices, l’activité, en février, pourrait faire bien pire que la baisse estimée de 12 % », a-t-il écrit sur le site du China Chief Economists Forum, un think tank proche du gouvernement. Des prévisions bien plus sombres que celles de ses collègues travaillant dans des institutions officielles, qui tablent encore sur une croissance de 5 % au premier trimestre.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La Fed sabre dans ses taux d’intérêt par surprise

A ce stade, l’incertitude domine, car le taux de reprise du travail est encore flou en mars, après un mois de février quasiment à l’arrêt. Officiellement, la plupart des provinces ont redémarré le 10 février. Mais, dans les faits, le retour à l’activité a été très progressif depuis cette date. Il faut d’abord obtenir l’autorisation après l’inspection des autorités locales, celles-ci vérifiant que chaque usine a mis en place des mesures de protection suffisantes : désinfection à l’entrée des locaux, prise de température, distribution de masques deux fois par jour… Les entreprises doivent aussi attendre que leurs salariés revenus des provinces aient effectué quatorze jours de quarantaine avant de pouvoir reprendre le travail.

Il vous reste 42.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.