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L’Europe a augmenté ses importations de gaz russe par la mer, malgré la guerre en Ukraine

Si les pays de l’Union européenne ont drastiquement réduit le recours aux gazoducs venus de Russie, les volumes de gaz naturel liquéfié (GNL) arrivés par bateau entre janvier et juillet ont bondi de 40 % par rapport à la même période en 2021.

Publié le 11 septembre 2023 à 05h15, modifié le 11 septembre 2023 à 12h43 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Le méthanier Rudolf Samoylovich, battant pavillon des Bahamas, amarré à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, le 10 mars 2022.

Malgré la guerre en Ukraine, du gaz russe circule encore à destination de l’Union européenne (UE). Plus surprenant : un an et demi après le déclenchement du conflit, même si le Kremlin a considérablement réduit les livraisons de gaz « classique » par gazoduc, celles de gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par bateau, sont en augmentation par rapport à l’avant-guerre.

Les volumes entre janvier et juillet ont bondi de 40 % par rapport à la même période en 2021, selon le fournisseur de données Kpler, cité fin août par l’organisation non gouvernementale (ONG) Global Witness. « Tandis que les pays européens dénoncent la guerre, ils mettent de l’argent dans les poches de [Vladimir] Poutine », le président russe, cingle l’ONG britannique. « Ces pays devraient aligner leurs actions sur leurs paroles en interdisant le commerce du GNL russe qui alimente à la fois la guerre et la crise climatique » – le gaz étant, avec le charbon et le pétrole, responsable du réchauffement de la planète.

La donne a déjà « vraiment changé du tout au tout », plaide cependant un porte-parole de la Commission européenne. En 2021, les pays de l’UE recevaient plus de 150 milliards de mètres cubes de gaz russe. Soit 45 % de toutes leurs importations gazières, en majorité par gazoduc. Sur les sept premiers mois de 2023, les achats à des sociétés russes auraient chuté à environ 25 milliards de mètres cubes, selon de premiers recoupements. Soit 15 % des importations – dont, désormais, la moitié sous forme de GNL.

Derrière les Etats-Unis et le Qatar, la Russie a donc aussi tiré profit du recours croissant au GNL. Un paradoxe de taille, alors même qu’en mars 2022, l’Union européenne présentait ce gaz liquéfié comme une façon de « diversifier nos approvisionnements » hors de la Russie. Thierry Bros, enseignant à Sciences Po, spécialisé dans les questions énergétiques, critique une certaine « hypocrisie ou ambiguïté de la Commission européenne ». « Nous pouvons et devons nous débarrasser complètement du gaz russe dès que possible », reconnaissait, en mars, l’Estonienne Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie.

Une manne considérable

Les ventes de GNL vers l’Europe rapportent encore une manne considérable à l’économie russe : déjà plus de 5 milliards d’euros entre janvier et juillet, estime un collectif établi en Finlande, le Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air (CREA). C’est plus du double, par rapport à la même période en 2021. « La raison pour laquelle l’Europe a réussi à attirer autant de GNL, c’est qu’elle l’a payé à des prix très élevés », rappelle Camille Defard, cheffe du centre énergie de l’Institut Jacques-Delors.

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