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Hunter Biden en Ukraine : fantasmes républicains et vrai mélange des genres

Une société gazière ukrainienne a employé le fils de Joe Biden pendant que celui-ci était vice-président. Donald Trump tente d’utiliser l’affaire pour atteindre son rival potentiel lors de l’élection présidentielle de 2020.

Par  et

Publié le 24 septembre 2019 à 16h22, modifié le 31 octobre 2019 à 15h06

Temps de Lecture 4 min.

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Sous le feu des critiques dans l’affaire ukrainienne, Donald Trump a choisi la surenchère. Le président américain, accusé d’avoir fait pression sur Kiev pour obtenir l’ouverture d’une enquête sur le fils de son rival Joe Biden, a réitéré, lundi 23 septembre, sa ligne de défense : « Ce que Biden a fait est une honte ; ce que son fils a fait est une honte. »

M. Trump semble ainsi accréditer les déclarations de son avocat, Rudolph Giuliani. Selon l’ancien maire de New York, Joe Biden, alors vice-président, aurait obtenu en 2016 le limogeage d’un procureur ukrainien qui enquêtait sur les activités en Ukraine de son fils Hunter.

La hargne de Donald Trump est d’autant plus vive que c’est un autre dossier ukrainien qui, en 2016, avait provoqué la chute de son directeur de campagne, Paul Manafort. Le nom de cet ancien conseiller du président déchu Viktor Ianoukovitch était apparu dans des documents listant des versements secrets. M. Manafort a été condamné aux Etats-Unis à de la prison ferme.

Costumes de couleur et carrure de lutteur

Pour l’heure, rien ne laisse présumer, dans le cas de Hunter Biden, de quelconques irrégularités. Sa présence au conseil d’administration d’une société gazière ukrainienne, entre 2014 et 2019, alors même que son père avait la haute main sur le dossier ukrainien au sein de l’administration Obama (2008-2016), relève toutefois d’un mélange des genres douteux.

C’est d’abord la personnalité de l’employeur de Hunter Biden qui interroge. Quoique apparu sur le tard sur la scène oligarchique ukrainienne, Mykola Zlotchevski en est un parfait représentant. L’homme, connu pour ses costumes de couleur et sa carrure de lutteur, a su jouer de son entregent politique pour faire prospérer ses affaires. Relativement modeste pendant des années, sa société d’exploitation d’hydrocarbures, Burisma, est devenue le numéro un privé du secteur… lorsque son patron était à la tête du comité parlementaire aux ressources naturelles, et plus encore ministre de l’écologie, sous la présidence de Viktor Ianoukovitch (2010-2015).

Entre 2010 et 2012, la société Burisma a obtenu du ministère de l’écologie six nouvelles licences d’exploration gazière et quatre d’exploitation, principalement dans les Carpathes et dans la région de Dnipro, le hissant à la onzième place du classement des Ukrainiens les plus riches.

« Son problème aujourd’hui n’est plus de s’enrichir, puisque tous ses actifs ont été obtenus avant 2014, mais de laver son image », souligne Kristina Berdynskikh, journaliste d’investigation au magazine Novoe Vremya. La période suivant la révolution de Maïdan, en 2014, est en effet riche de menaces, avec ses promesses d’assainissement de l’économie et de mise au pas des oligarques. M. Zlotchevski voit ainsi une partie de ses avoirs gelés au Royaume-Uni, et diverses enquêtes sont ouvertes contre lui en Ukraine.

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