Trois jours après les élections législatives de dimanche 11 septembre et un long décompte des voix dû à des résultats serrés, les Suédois en connaissent enfin l’issue : avec 176 mandats de députés contre 173 pour le centre gauche et les Verts, le bloc composé de la droite libérale conservatrice et de l’extrême droite l’emporte. En début de soirée, mercredi 14 septembre, la première ministre sortante, Magdalena Andersson, a annoncé qu’elle démissionnait de ses fonctions, mais resterait à la tête du Parti social-démocrate, qui a obtenu 30,3 % des voix.
Après avoir défendu son bilan, Mme Andersson, en poste depuis novembre 2021, a évoqué la percée de l’extrême droite, arrivée en deuxième position aux législatives avec 20,5 % des voix (contre 17,5 % en 2018), un score historique : « Beaucoup de Suédois ressentent de l’inquiétude (…). Je la vois et je la partage », a-t-elle déclaré, avant d’appeler les conservateurs, les chrétiens-démocrates et les libéraux à « établir une ligne claire contre toutes les tentatives d’inciter aux menaces et à la violence ».
Dans un message vidéo publié sur Facebook, le leader des conservateurs (les Modérés), Ulf Kristersson, le candidat au poste de premier ministre qui devra composer avec l’extrême droite, a assuré qu’il voulait mettre en place « un gouvernement pour toute la Suède et tous les citoyens ». Répétant les propos qu’il avait tenus lors de la soirée électorale, il s’est engagé à « rassembler, et non pas à diviser, voir ce qui unit mais aussi respecter les différences d’opinions », et il s’est dit convaincu que « tous les problèmes pouvaient être résolus ».
« La Suède d’abord »
Premier obstacle sur sa route : obtenir la majorité au Parlement. Or, M. Kristersson, à la tête du parti conservateur depuis 2017, se trouve dans une situation délicate. Car si la droite a remporté les élections, son mouvement est arrivé en troisième position et n’a obtenu que 19,1 % des voix, soit 68 sièges. Pour former un gouvernement, il va devoir non seulement s’entendre avec les chrétiens-démocrates et les libéraux, mais aussi avec les Démocrates de Suède (SD), la formation nationaliste, créée en 1988 par d’anciens fascistes, qui devient la première force politique à droite.
Mercredi, le chef de file du SD, Jimmie Akesson, a constaté que la victoire de son parti, comme celle du bloc « jaune et bleu » (jaune pour les SD et bleu pour la droite traditionnelle), « implique une lourde responsabilité à l’égard des électeurs ». « Il est temps de reconstruire la sécurité, l’Etat-providence et la cohésion. Il est temps de faire passer la Suède d’abord », a-t-il commenté, tout en assurant que son mouvement serait « une force constructive et directrice dans ce travail ».
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