Le projet a définitivement viré au fiasco. Fin 2017, le parlement britannique adoptait une loi imposant aux sites pornographiques de vérifier l’âge des internautes souhaitant s’y connecter. Après deux ans à tenter de mettre en place ce système, émaillés de polémiques, le gouvernement a finalement renoncé.
Après avoir repoussé plusieurs fois la mise en œuvre de ce projet, il annoncé mercredi 16 octobre qu’elle ne se fera pas – elle était alors prévue pour la fin de l’année. Nicky Morgan, secrétaire d’Etat au numérique, a annoncé que la question du filtrage serait réétudiée dans le cadre d’un autre projet de loi, lié aux dangers du numérique.
Inquiétudes pour la vie privée
Le gouvernement britannique a commencé à évoquer l’idée d’imposer ce filtrage aux sites pornographiques, sous peine de blocage, dès 2015. Celle-ci avait immédiatement soulevé des interrogations et des inquiétudes. Comment, concrètement, s’assurer de l’âge d’un internaute ? Faut-il vérifier son identité ? De quelle manière ? Et dans ce cas, comment protéger les données, ultrasensibles, des amateurs de sites pornographiques ? Qui plus est, plusieurs spécialistes ont estimé que ce système ne suffirait pas à empêcher l’accès des mineurs à la pornographie.
En France, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, avait évoqué, en septembre 2018, sa volonté d’imposer des « filtres très importants » aux sites pornographiques. Une mission interministérielle a depuis commencé à travailler sur le sujet et devrait « rendre d’ici à la fin de l’année à la fois un diagnostic et un plan d’action », expliquait en juillet le secrétariat d’Etat au numérique au Monde.
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