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Affaire Duhamel : l’enquête classée sans suite pour prescription

Une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans avait été ouverte, en janvier, contre le politologue, après les révélations de Camille Kouchner dans son livre « La Familia grande ».

Le Monde

Publié le 14 juin 2021 à 10h47, modifié le 14 juin 2021 à 16h20

Temps de Lecture 2 min.

Cinq mois après l’ouverture d’une enquête pour viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans, la procédure visant le politologue Olivier Duhamel, qui a reconnu avoir agressé sexuellement son beau-fils « Victor » Kouchner lorsque ce dernier était mineur, a été classée sans suite.

Les faits, qui se sont déroulés dans les années 1980, sont en effet prescrits, a annoncé, lundi 14 juin, le procureur de Paris, Rémy Heitz. « Ce motif de classement est retenu lorsque les faits révélés ou dénoncés dans la procédure constituent une infraction qui aurait donné lieu à poursuites de la part du parquet si le délai fixé par la loi n’était pas dépassé », a fait savoir le procureur dans un communiqué, sous-entendant que les investigations ont étayé les accusations contre le célèbre politologue et ancien eurodéputé. A l’époque, la loi prévoyait qu’une victime mineure pouvait porter plainte pour « viol par ascendant » pendant dix ans à compter de sa majorité.

Contactées par l’Agence France-Presse, ni l’avocate d’Olivier Duhamel ni celle des enfants Kouchner n’ont souhaité faire de commentaires.

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés Olivier Duhamel, l’inceste et les enfants du silence

Omerta des proches

Le 5 janvier, le parquet de Paris avait diligenté une enquête préliminaire à la suite des révélations de Camille Kouchner, sœur jumelle de « Victor », dans son livre La Familia grande et dans les colonnes du Monde. Aujourd’hui âgé d’environ 45 ans, « Victor » s’était résolu à déposer plainte le 21 janvier, après avoir refusé lors d’une précédente procédure ouverte dès 2011.

M. Duhamel, 71 ans, avait été entendu comme suspect libre le 13 avril par la brigade de protection des mineurs. Après les révélations, le politologue, ancien eurodéputé et figure médiatique, avait d’abord dénoncé des « attaques personnelles » avant de reconnaître « difficilement » les faits d’inceste, selon une source proche du dossier. Il a depuis démissionné de l’ensemble de ses fonctions, à la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques ou du club d’influence Le Siècle. Il a aussi arrêté ses émissions sur LCI ou Europe 1.

Outre les viols et agressions sur son frère, Camille Kouchner montrait dans son livre un véritable système d’omerta dans l’entourage de M. Duhamel, au courant des actes répréhensibles du politologue. Des proches du couple Duhamel-Pisier, accusés d’avoir gardé le silence, ont été pris dans le scandale, comme Frédéric Mion, qui a démissionné de son poste de directeur de Sciences Po Paris, ou l’ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou, qui a renoncé à présider la commission indépendante sur l’inceste.

Prescription à trente ans et enquêtes systématiques

En 2018, le Parlement a étendu le délai de prescription de vingt à trente ans après la majorité de la victime en matière de crimes sexuels sur des mineurs, mais ce nouveau rallongement du délai ne s’applique pas aux faits qui étaient déjà prescrits lorsque la loi a été promulguée.

La publication du livre de Camille Kouchner a suscité une libération de la parole et un vaste débat sur la lutte contre ces violences incestueuses. Le 26 février, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, avait écrit aux procureurs pour exiger une enquête systématique sur les révélations d’infractions sexuelles sur mineurs, même quand les faits étaient susceptibles d’être prescrits. Non seulement pour vérifier si la prescription était acquise, mais également pour identifier d’éventuelles autres victimes ainsi que pour permettre aux personnes accusées de s’expliquer.

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