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Contre le « séparatisme islamiste », Macron veut se positionner entre répression et intégration

Le chef de l’Etat, qui dit ne pas vouloir stigmatiser l’islam, a annoncé une série de mesures pour réduire les « influences étrangères » sur la deuxième religion de France.

Par  (Mulhouse, Haut-Rhin, envoyé spécial)

Publié le 19 février 2020 à 05h53, modifié le 19 février 2020 à 07h23

Temps de Lecture 5 min.

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Emmanuel Macron rencontre des représentants d’associations locales lors de son déplacement à Mulhouse, le 18 février.

Afficher sa détermination à agir contre l’islam radical, sans pour autant pointer du doigt l’ensemble de la communauté musulmane. Emmanuel Macron a tenté d’opérer un tour de force, mardi 18 février, lors d’un déplacement à Mulhouse (Haut-Rhin), consacré à la présentation des premières mesures de la stratégie de lutte contre le « séparatisme islamiste » et la radicalisation. Tout au long de cette « visite de terrain », durant laquelle il a multiplié les rencontres avec des acteurs locaux et les prises de parole, le chef de l’État a veillé à suivre cette ligne de crête.

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Dès son arrivée à Bourtzwiller, un quartier populaire de la ville, à la mi-journée, M. Macron a affiché sa détermination à combattre toute forme de « repli communautaire ». « Dans la République, l’islam politique n’a pas sa place », a-t-il tranché. Même ton de fermeté un peu plus tard lorsqu’il a désigné « le séparatisme » comme l’« ennemi » à abattre. « Dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République », a-t-il affirmé dans un discours, après avoir échangé avec les forces de l’ordre, des élus et des responsables d’associations de cette banlieue située au nord de Mulhouse, classée en 2012 en zone de sécurité prioritaire.

Mais à chaque fois, le locataire de l’Elysée a pris soin de souligner qu’il ne souhaitait pas « stigmatiser » l’ensemble des musulmans vivant en France. « Un plan contre l’islam serait une faute profonde », a-t-il mis en garde, en se défendant de « chercher des boucs émissaires ». C’est au nom de cette volonté de « ne pas stigmatiser », d’ailleurs, qu’il a justifié son évolution sémantique de substituer le terme de « séparatisme » à celui de « communautarisme ». Un mot avec lequel il dit « ne pas être à l’aise » car à ses yeux, « on peut se sentir des identités multiples si on respecte les lois de la République ».

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Un axe répressif, un autre axé sur l’intégration

Les « quatre lignes de force » qu’il a énoncées pour sa stratégie de lutte contre le séparatisme donc sont censées illustrer le « en même temps » de sa stratégie, avec un axe répressif et un autre davantage axé sur l’intégration. Concernant le premier volet, le chef de l’Etat a annoncé une série de mesures pour réduire les « influences étrangères » sur l’islam en France. D’abord dans les lieux de culte, en mettant fin progressivement au système des « imams détachés ». Alors que près de 300 d’entre eux sont envoyés par la Turquie, le Maroc et l’Algérie chaque année, la France entend désormais se charger elle-même de former des imams – en s’appuyant sur le Conseil français du culte musulman (CFCM). « L’objectif, à terme, est d’avoir des imams français formés en France », indique une source gouvernementale.

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