Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'ĂŞtes pas inscrit sur Le Monde ?

Crispations à l’Assemblée autour de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire

La majorité et les oppositions se sont accusées mutuellement d’instrumentaliser la crise épidémique à des fins politiques. Le vote de mercredi établit au 16 février la fin de ce régime d’exception.

Par  et

Publié le 05 novembre 2020 à 02h48, modifié le 05 novembre 2020 à 10h32

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Christophe Castaner, le président du groupe LRM à l’Assemblée nationale, le 26 mai.

L’exĂ©cutif et la majoritĂ© espĂ©raient en faire une formalitĂ© mais le Parlement en a dĂ©cidĂ© autrement. C’est au terme d’une sĂ©rie d’imbroglios et de vives contestations des oppositions que le texte prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 fĂ©vrier a finalement Ă©tĂ© adoptĂ© mercredi 4 novembre au soir en deuxième lecture Ă  l’AssemblĂ©e nationale. Avec 272 voix contre 101, le projet de loi a reçu un large soutien de la majoritĂ© – La RĂ©publique en marche (LRM), MoDem et Agir ensemble – face aux groupes Les RĂ©publicains (LR) et de gauche.

Une situation Ă  rebours des rĂ©sultats obtenus lors des premiers votes, mardi soir, au dĂ©but de l’examen du texte au Palais-Bourbon. Dans un HĂ©micycle clairsemĂ©, les dĂ©putĂ©s LR avaient alors profitĂ© de l’absence d’une partie des Ă©lus de la majoritĂ© pour faire adopter un de leurs amendements portant au 14 dĂ©cembre de cette annĂ©e la fin de l’état d’urgence sanitaire. Sans se concerter, les groupes d’opposition avaient Ă©galement votĂ© un autre amendement du groupe LibertĂ©s et territoires limitant cette fois le confinement au 30 novembre avec un accord obligatoire du Parlement pour le prolonger au-delĂ .

A droite, le ton est montĂ© Ă  plusieurs reprises au cours des Ă©changes avec la majoritĂ©, chaque camp s’accusant mutuellement d’instrumentaliser la situation sanitaire Ă  des fins politiques. « Tout ça n’est que de la petite politique Â», assure Christophe Castaner, le prĂ©sident du groupe LRM Ă  l’AssemblĂ©e nationale, qui dĂ©nonce « le coup du rideau Â» orchestrĂ© par LR pour faire basculer la sĂ©ance.

Chez LR, on insiste, l’adoption de ces amendements n’était en rien une « façon d’arrĂŞter plus tĂ´t l’état d’urgence mais de donner un rendez-vous dĂ©mocratique au gouvernement Â», prĂ©cise Damien Abad, dĂ©putĂ© de l’Ain et prĂ©sident du groupe LR Ă  l’AssemblĂ©e. « Sur un sujet aussi important que la rĂ©ponse aux risques sanitaires et l’inquiĂ©tude globale des Français, je regrette que les oppositions fassent preuve d’autant d’irresponsabilitĂ© Â», renchĂ©rit M. Castaner.

Un constat partagĂ© par le ministre de la santĂ© et des solidaritĂ©s, Olivier VĂ©ran, qui a accusĂ© mardi soir « le dĂ©calage total Â» des dĂ©putĂ©s par rapport Ă  « la rĂ©alitĂ© de nos hĂ´pitaux Â». Annie Genevard, dĂ©putĂ©e (LR) du Doubs qui prĂ©sidait alors la sĂ©ance, a dĂ©fendu que les oppositions au texte venaient en premier lieu de la façon dont « le gouvernement traite le Parlement Â». Plusieurs Ă©lus se sont Ă©levĂ©s contre le ministre de la santĂ©, accusĂ© d’avoir invitĂ© des dĂ©putĂ©s Ă  « sortir d’ici Â» lors des dĂ©bats particulièrement vĂ©hĂ©ments la veille. M. VĂ©ran « a perdu ses nerfs Â», a fustigĂ© le communiste SĂ©bastien Jumel. « Nous avons simplement fait notre travail de parlementaire. En sĂ©ance, le gouvernement est Ă  la disposition des dĂ©putĂ©s. C’est une inversion des valeurs de nous demander de sortir Â», affirme Annie Genevard, qui Ă©tait tellement occupĂ©e Ă  calmer les esprits qu’elle n’avait pas entendu les propos du ministre sur le moment.

Il vous reste 57.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.