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La disparition des insectes, un phénomène dévastateur pour les écosystèmes

Leur taux d’extinction est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales, selon une étude australienne. Un déclin qui pèse sur la biodiversité et notre alimentation.

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Publié le 13 février 2019 à 06h41, modifié le 13 février 2019 à 10h30

Temps de Lecture 5 min.

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Selon l’étude de la revue « Biological Conservation », les libellules pourraient bien avoir disparu d’ici un siècle.

Papillons, scarabées, libellules… tous ces insectes pourraient bien avoir disparu d’ici un siècle, entraînant un « effondrement catastrophique de tous les écosystèmes naturels », selon une étude publiée dimanche 10 février dans la revue Biological Conservation. Cette publication, menée par des chercheurs des universités de Sydney et du Queensland, en Australie, constitue le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes.

Et les résultats de l’étude sont alarmants. Au total, 40 % des espèces d’insectes sont en déclin, parmi lesquelles les fourmis, les abeilles, les éphémères, etc. Depuis trente ans, la biomasse totale des insectes diminue de 2,5 % par an. Leur taux d’extinction est huit fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux et des reptiles. « A ce rythme-là, d’ici un siècle, il ne restera plus d’insectes sur la planète, alerte Francisco Sanchez-Bayo, l’auteur principal de l’étude. Ou alors à peine quelques espèces nuisibles qui se seront développées au détriment des autres. »

Cette crise est mondiale. Des effondrements de populations d’insectes ont été observés partout sur la planète. A Porto Rico par exemple, où une publication récente a révélé une chute de 98 % des espèces terrestres depuis trente-cinq ans. Ou encore en Allemagne, où d’autres chercheurs ont mesuré une diminution de 75 % des insectes dans les réserves naturelles protégées.

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« Syndrome du pare-brise »

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs australiens ont compilé 73 études de long terme publiées au cours des quarante dernières années. Elles ont chacune été menées pendant une période d’au moins dix ans, et jusqu’à cent cinquante ans pour certaines d’entre elles. « Les méthodes de comptage d’insectes varient d’une étude à l’autre, explique Francisco Sanchez-Bayo. Il est beaucoup plus difficile d’estimer l’augmentation ou la diminution des populations de scarabées par exemple que celles de gros animaux, il faut donc s’adapter au milieu et à l’animal que l’on veut étudier. »

Pour le cas d’une des études menées en Nouvelle-Zélande, par exemple, les chercheurs ont recueilli des échantillons d’insectes dans vingt forêts différentes pendant trois ans, à raison d’un échantillon par forêt et par mois. Ils ont ensuite comparé les résultats aux mêmes échantillons récoltés quinze ans plus tôt.

« Cette étude permet de quantifier précisément ce phénomène, explique Henri-Pierre Aberlenc, entomologiste et ingénieur de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Mais il est facile pour n’importe qui de l’observer grâce à ce qu’on appelle le syndrome du pare-brise. La plupart des conducteurs de plus de 40 ans peuvent comparer l’état de leur pare-brise aujourd’hui à celui d’il y a quelques dizaines d’années : le nombre d’insectes écrasés a considérablement diminué. »

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