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Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests

Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

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Publié le 24 avril 2020 à 11h57, modifié le 25 avril 2020 à 14h52

Temps de Lecture 8 min.

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Test de dépistage du Covid-19 pratiqué devant la mairie du 17e arrondissement, à Paris, le 27 mars.

« Testez, testez, testez ! » Aucun conseil de lutte contre le Covid-19 n’a été moins suivi, en France, que celui énoncé le 16 mars par Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’idée est pourtant simple. Dépister les personnes suspectées d’être porteuses du virus, même faiblement symptomatiques, permet de les isoler et de rompre la chaîne de transmission de la maladie.

Les chiffres sont cruels. Dans un état des lieux des politiques menées par ses Etats membres, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) signale qu’en date du 15 avril, le nombre de personnes dépistées en France était de 5,1 pour 1 000 habitants, derrière la Turquie (5,3 pour 1 000) et devant le Chili (4,8 pour 1 000). C’est près de trois fois moins que la moyenne des pays de l’OCDE, deux fois moins qu’aux Etats-Unis (9,3 pour 1 000), et loin derrière l’Allemagne (17 pour 1 000). Selon les autorités sanitaires, les chiffres français sous-estiment la réalité, en ne tenant compte que d’une part des actes réalisés sur le territoire national.

Signe d’une certaine confusion sur le sujet, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, assurait jeudi 23 avril, devant la mission parlementaire sur la pandémie de Covid-19, que 165 000 personnes étaient désormais dépistées chaque semaine en France, l’Allemagne se situant à un peu moins du double. Le lendemain, au micro de France Inter, le ministre de la santé, Olivier Véran, affirmait : « On va être à environ 300 000 tests réalisés dans la semaine, ce qui veut dire qu’on est montés en puissance. » Une « montée en puissance » qui vient après un important retard pris par la France, par rapport à d’autres pays.

Outre les difficultés d’approvisionnement en machines et en kits de détection sur un marché international tendu, les atermoiements du gouvernement sur le sujet, les corporatismes, la complexité de l’écheveau administratif et une série de blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines à la France dans la course au dépistage.

Un mois d’inertie et de blocages

L’une des clés du retard tient à la sous-utilisation des laboratoires publics. Comme l’ont relevé Mediapart le 29 mars, puis Le Point le 3 avril, les laboratoires vétérinaires départementaux ont proposé, dès le 15 mars, leurs services d’analyse aux préfectures et aux agences régionales de santé (ARS). Leurs capacités sont considérables : l’Association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d’analyses (Adilva) les évalue à environ 100 000 tests par semaine. Mais pendant plus de quinze jours, aucune réponse n’a été apportée par les autorités sanitaires à cette proposition.

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